C’est devenu une coutume au Sénégal et chaque occasion est prétexte pour une hausse des prix. Mais qui aurait pu penser que certains profiteraient du désespoir et du malheur des sénégalais pour voir à la hausse les produits qui actuellement permettent de prévenir le Coronavirus. Depuis une semaine, les officines, les particuliers ont décidé d’augmenter les prix des thermoflashs, des gels alcoolisés qui passent du simple au triple. Si le ministre Abdoulaye Diouf Sarr ne sonne pas la fin de la récréation, bientôt ses propres services ne pourront plus disposer des produits.
Notre patriotisme est mis à rude épreuve depuis l’annonce des premiers cas de Coronavirus découverts au Sénégal. Les prix des produits les plus utilisés pour faire face à la pandémie ne cessent de connaître une hausse vertigineuse. Aussi bien à Dakar qu’à l’intérieur du pays, on assiste à une hausse généralisée des prix des termoflashs et des gels alcoolisés.
D’un coût de 20 000 francs au début du mois de mars, le prix du gel antiseptique qui coûtait 1500 francs est vendu actuellement entre 3000 et 3500 francs. Une honte dans un pays qui lutte pour sa survie face à la pandémie du Coronavirus.
Même chose, pour les thermoflashs qui étaient vendus il y’a juste trois semaines à 20 000 francs l’unité coûtent trois ou quatre fois plus, c’est à dire 80 000 francs la pièce. Pour en avoir le cœur net, un tour auprès de certaines officines pharmaceutiques ou vendeurs de matériel médical aura suffit à nous édifier.
Interrogée sur cette hausse, une gérante de pharmacie établie aux Maristes, nous déclare, « Je suis obligée de revendre à ce prix parce que mon fournisseur a également augmenté ses prix donc je ne fais que me conformer et , si vous voulez faites un tour jusqu’à Kaolack c’est un prix homologué ».
Dans certains postes et centres de santé où l’apport en moyens du ministère fait défaut, les personnels prient pour rester à zéro cas du Coronavirus car ne bénéficiant ni de thermoflashs encore moins de gels antiseptiques.
Sans désemparer, nous avons effectué un rapide transport dans le centre ville avoir confirmation avec un grossiste des matériels médicaux. Pour M. S. Ndiaye, « Aujourd’hui avec le Coronavirus, nos fournisseurs en Chine étaient en rupture de stock et nous étions obligés d’aller voir ailleurs même si c’est plus cher ». Et ce dernier de nous avouer qu’au mois de février, le thermoflash était vendu en gros à 15.750 francs en gros mais qu’aujourd’hui, il était obligé vu les dépenses complémentaires de vendre l’unité à plus de 45.000 francs.
Une situation dramatique non seulement pour les populations mais surtout pour les structures de santé qui attendent depuis le début de la pandémie les fonds et matériels venant du ministère de la Santé et de l’Action Sociale et des collectivités territoriales. Si à Dakar, certaines structures sanitaires font face , il en est autrement à l’intérieur du pays.
À Ziguinchor, Bignona, Sedhiou, Kedougou ou Tambacounda, les personnels de santé prient tous les jours pour rester à zéro cas car, disent certains, « Ce serait une catastrophe aussi bien pour nous que pour les populations si un cas se présente dans ces conditions à nous ».
Du côté de la Pharmacie Nationale d’Approvisionnement, notre interlocuteur nous a déclaré n’être pas habilité à répondre à nos questions et que nous pourrions rappeler plus tard.
Khadim Mbodj