Si le Fonds Monétaire International avait salué les prouesses économiques du Sénégal en annonçant un déficit budgétaire de 3,9 % du PIB sur le projet de budget 2024 et encouragé les autorités à rationaliser les exonérations fiscales et à accélérer la mise en œuvre de la stratégie des recettes à moyen terme (SRMT), force est de reconnaître que le déficit de cette année en cours est en train de battre tous les records de déficit avec un taux qui a atteint les 5,4% lors du précédent trimestre.
Durant les 9 premiers mois de l’année 2023, l’exécution du budget au Sénégal a été marquée par un déficit budgétaire de 687,9 milliards FCFA, soit une hausse de 35,3 milliards FCFA en glissement annuel, selon les données de la Direction en charge de la prévision et des études économiques.
Cette aggravation du déficit des finances publiques est la résultante d’une hausse plus importante de 9,9% des dépenses publiques (+9,9% à 3 291,9 milliards FCFA) par rapport à celle des ressources budgétaires (+9% à 2 604 milliards FCFA).
Dans le détail, l’accroissement des recettes publiques fait suite à la bonne mobilisation des recettes fiscales (+8,1% à 2 434,5 milliards FCFA), notamment les impôts directs (+90,3 milliards FCFA à 899,8 milliards FCFA), les impôts indirects (+118,8 milliards FCFA à 1 416,2 milliards FCFA) et les droits d’enregistrement et de timbre (+12,1 milliards FCFA à 77,8 milliards FCFA).
Concernant les dépenses, elles ont été principalement « drivées » par les dépenses en transfert et subvention (+16,1% à 1 037 milliards FCFA), la masse salariale (+19% à 951,1 milliards FCFA) et les charges d’intérêt sur la dette (+36,2% à 407,1 milliards FCFA) ; amoindries par les dépenses d’investissements financés sur ressources internes (-14,5% à 606,5 milliards FCFA).
Pour financer ce déficit de 687,9 milliards FCFA, l’État sénégalais a eu recours au marché financier où il a réussi à emprunter la somme de 1 063 milliards FCFA au cours des 9 premiers mois de l’année 2023.