vendredi, 22 novembre 2024 21:55

Leurs correspondantes expulsées du Burkina Faso, Libération et Le Monde dénoncent des atteintes à la liberté

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Burkina Faso
Atlanticactu / Ouagadougou / Didier Tapsoba
Les rédactions des quotidiens Le Monde et Libération n’ont pas tardé à réagir à l’expulsion de leurs correspondantes du Burkina Faso. « La liberté de la presse au Burkina Faso est lourdement menacée »,  a réagi le journal Libération qui considère que l’expulsion de Sophie Douce et Agnès Faivre, est « la confirmation que la liberté de la presse au Burkina Faso est lourdement menacée ».
Sur son site internet, le journal Le Monde condamne « avec la plus grande fermeté cette décision arbitraire qui a obligé les deux journalistes à quitter Ouagadougou en moins de vingt-quatre heures ».
« La liberté de la presse ne cesse de se restreindre au Burkina Faso, depuis le coup d’Etat du capitaine Ibrahim Traoré, le 30 septembre 2022 » affirme également le journal Français qui souligne qu’en « décembre, la diffusion en FM de Radio France Internationale (RFI) a été suspendue dans le pays ».
Des expulsions qui surviennent cinq jours après la suspension de la chaine de télévision France 24 et quatre mois après celle de Radio France Internationale (RFI).
Les deux journalistes avaient été convoquées vendredi à Ouagadougou à la sûreté nationale et ont ensuite reçu l’ordre de quitter le Burkina Faso dans les 24 heures. Ces expulsions surviennent quelques jours après la publication, par Libération, le 27 mars, d’une enquête sur « une vidéo montrant des enfants et adolescents exécutés dans une caserne militaire, par au moins un soldat » dans le nord du pays. Cette enquête « avait évidemment fortement déplu à la junte au pouvoir au Burkina Faso », souligne le quotidien. Les autorités burkinabè n’avaient dimanche matin fait aucune déclaration sur le sujet.
Le Monde a annoncé dimanche matin l’expulsion des journalistes en dénonçant une mesure « inacceptable » et « arbitraire ». Cette expulsion confirme, selon Libération, « que la liberté de la presse au Burkina Faso est lourdement menacée ». Selon le quotidien, « Agnès Faivre et Sophie Douce sont des journalistes d’une parfaite intégrité, qui travaillaient au Burkina Faso en toute légalité, avec des visas et des accréditations valables délivrées par le gouvernement burkinabè ».
Seuls des médias français ont pour l’instant été ainsi sanctionnés par les autorités burkinabè. Depuis la prise du pouvoir par le capitaine Ibrahim Traoré le 30 septembre 2022, second coup d’Etat en huit mois au Burkina, les relations avec Paris se sont dégradées. Ouagadougou a réclamé et obtenu le départ de l’ambassadeur de France et des 400 soldats français des forces spéciales basés dans le pays. Début mars, le Burkina a en outre dénoncé un accord d’assistance militaire signé en 1961 avec la France.

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