Kenya : Après la victoire annoncée de Wlliam Ruto, la Cour Suprême se penche sur le recours de Raila Odinga

@Atlanticactu.com – Alors que William Ruto et ses partisans continus de célébrer leur victoire à la présidentielle du 9 août dernier suite à la publication de la Commission électorale indépendante, la Cour suprême du Kenya a commencé à se pencher sur le recours introduit par l’opposant Raila Odinga qui conteste le résultat de l’élection présidentielle du 9 août, qui a livré la victoire à William Ruto.

Les sept juges du banc dirigés par Martha Koome ont déjà commencé les actes préparatoires hier mardi. Cela fait suite une décision prise la veille sur deux affidavits  (déclarations) qui ont été annulés.

« Le pouvoir judiciaire a eu l’occasion de régler deux pétitions électorales prevues dans la constitution. Le pouvoir judiciaire a de l’expérience dans le règlement de la question, les Kenyans ont confiance dans leur justice . Nous devons tous avoir confiance dans le pouvoir judiciaire et je suis sûr que ce recours électoral sera bien traité par la Cour suprême, et que la décision sera respectée », a déclaré Tom Ojienda, avocat de Raila Odinga.

Dans un premier temps,  les juges ont pris une décision excluant l’implication d’Odinga dans le chaos qui s’est produit dans le centre de décompte national du BOMAS au Kenya lorsque le président de la commission électorale a voulu déclarer le président élu.

L’opposant vétéran de 77 ans, qui se présentait pour la cinquième fois à l’élection présidentielle et qui était soutenu par le président en exercice Uhuru Kenyatta et son parti, a perdu l’élection par quelque 230 000 voix (50,49 % contre 48,85 %).

Dans une déclaration devant la cour, William Ruto a déclaré qu’Odinga avait dans le passé « systématiquement contesté les résultats de l’élection présidentielle et fomenté des crises nationales après avoir perdu. Il a accusé l’ancien Premier ministre d’essayer » de tenter à nouveau sa chance en forçant une nouvelle élection par des moyens judiciaires.

Poursuivant, William Ruto qui était combattu par son propre leader le président sortant Uhuru Kenyatta de déclarer, « C’est contre l’intérêt public de vouloir garder le pays dans une campagne électorale perpétuelle », ajoutant que l’incertitude nuirait davantage à la détérioration de l’économie du Kenya, qui est déjà aux prises avec une inflation élevée.

Selon la pétition de 72 pages, le camp d’Odinga affirme que 140 028 bulletins de vote n’ont pas été comptés et que « cela affecte de manière significative les résultats finaux dans la mesure où aucun des (…) candidats n’atteint le seuil constitutionnel de 50 %+1 voix » pour gagner l’élection au premier tour.

Les juges doivent statuer sur son appel au plus tard le 5 septembre. S’ils ordonnent l’annulation de l’élection, une nouvelle élection doit avoir lieu dans les 60 jours. Raila Odinga avait qualifié les résultats annoncés par la commission électorale (IEBC) de « travesti ».

Après ses précédentes défaites, il avait déjà déposé des contestations judiciaires, en 2013 et en 2017. En 2017, la cour suprême avait annulé la présidentielle en raison d' »irrégularités » et a ordonné une nouvelle élection, une première en Afrique.

En 2007, Odinga avait également rejeté le résultat sans aller devant les tribunaux, déclenchant la pire crise post-électorale de l’histoire du pays, avec plus de 1 100 décès dans des affrontements interethniques.

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