@Atlanticactu.com – A quelques 82 jours des élections législatives, le président Macky Sall ne semble pas prendre des gants pour s’offrir une victoire, évitant du coup une éventuelle cohabitation politique qui serait néfaste pour le reste de de son dernier mandat. Après 2019, le leader de BBY compte rééditer le coup de Jarnac en impliquant la tumultueuse société française Spallian dans le processus électoral.
Malgré les dispositions légales, le président Macky Sall qui depuis des années déjà, avait jeté son dévolu sur la société française Spallian comme « conseillère en analyse de données » et ce, en violation totale de la loi No 2008-12 du 30 juin 2008 sur la protection des données personnelles au Sénégal.
Mieux, l’article 1er de la loi n°1969-31 du 29 avril 1969 sur le contrôle des matériels de propagande politique d’origine étrangère interdit l’utilisation des logiciels de stratégie électorale au Sénégal. Car, ladite loi stipule «est soumise à autorisation administrative préalable à l’introduction de matériels de toute nature d’origine ou de provenance étrangère réalisés ou non au Sénégal et présentant un caractère de propagande politique».
La loi de 1969 définit clairement que «par propagande politique on doit entendre toute entreprise organisée pour influencer ou diriger l’opinion». Car, Spallian qui se présente comme une entreprise de data-science, spécialiste de « la création d’observatoires de données, dans les conseils en management de la sûreté, en géo-intelligence et en solutions de smart gouvernance », est loin de tout cela
En réalité, c’est l’une des nombreuses sociétés, version française de Cambridge Analytica. Une société au cœur d’un scandale mondial, accusée d’avoir organisé l’« aspiration » des données personnelles de 87 millions d’utilisateurs de Facebook dans le but de cibler des messages favorables à l’élection de Donald Trump en 2016 à la présidence des États Unis.
Pourtant Spallian qui est connue pour être mêlée dans des détournement de fonds publics, dans la magouille et la tricherie électorale , est une société française, peu recommandable, dont le candidat Macky Sall s’était attaché les services lors de la présidentielle de 2019. Une élection dont les résultats ont laissé pantois plus d’un observateur de la scène politique.
En somme, les résultats de cette présidentielle n’étaient que la conséquence d’une collecte illégale des données des électeurs dont le traitement aurait permis de manipuler le processus électoral par des opérations de ralentissements, de pertes de cartes d’électeurs ou de leurs orientations volontaires vers des lieux de votes erronés.
Cependant, indique Ndiaga Gueye Doctorant en Sciences de l’information et de la Communication, « des questions se posent sur la légalité aussi bien des données personnelles utilisées par Spallian que de ses outils numériques de propagande politique ».