@Atlanticactu.com – Et si c’est la CEDEAO était ce grand machin qui était uniquement à la solde d’un clan de chefs d’état et non au service des populations Ouest-africaines. Tout porte à le croire si on se fie aux sévères sanctions imposées au peuple malien qui a commis le crime de lèse-majestés d’avoir exigé le départ des troupes françaises de son territoire et, le come-back des troupes de la CEDEAO chassées il y’a moins de 2 ans de la Guinée Bissau par le « général » Umaru Embalò, installé unilatéralement par les chefs d’état de l’organisation sous-régionale en plein processus post électoral.
Des troupes nigérianes déployées jadis en Gambie dans le cadre de l’ECOMIG, sont arrivés à Bissau. C’est un convoi de 9 véhicules qui a quitté Banjul le 25 avril dernier avant d’être rejoint par 120 militaires nigérians arrivés à l’aéroport Oswaldo Vieira hier mercredi 27 avril. Mais la question qui est sur toutes les lèvres à Bissau, est de savoir combien d’hommes seront déployés, leur nationalité et quelles seront leurs missions exactes?
Umaru Embalò qui n’avait certainement bien lu la Constitution Bissau guinéenne s’est retrouvé impuissant face aux multiples décisions qu’il voulait faire passer. La signature en solo de contrats d’exploitation et de partage des ressources pétrolières avec le Sénégal, aura été un camouflet sans commune mesure pour le « général » qui n’a jamais commandé un seul bureau de l’armée guinéenne.
Un flou total de la nouvelle présence militaire de la CEDEAO qui ignore la situation catastrophique au Mali et au Burkina Faso pour s’intéresser à Bissau. Ce qui fait dire au juriste Fodé Mané qui n’épargne pas les critiques à l’encontre de l’organisation, qu’il dit « sans direction » et « discréditée dans la région et, qui n’a pas laissé de bons souvenirs des deux fois où il était dans le pays.
« Pour le Juriste, il s’agit d’une force de stabilisation sans mandat clair et avec un agenda qui compte sur la « complicité » des présidents du Sénégal et du Nigeria, qui ne veulent que « protéger un ami » soucieux de contrôler les forces armées en cas de un éventuel soulèvement en Guinée-Bissau. Mieux, l’ancien représentant spécial de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) Hamidou Boly déclaré « persona non grata » au Mali « au vu de ses agissements incompatibles avec son statut », est le nouveau patron de la CEDEAO à Bissau «
« La CEDEAO montre ses vraies caractéristiques. C’est une organisation sans stratégie, sans direction, sans cohérence dans ses performances. On est loin de ce qui était le but de sa création », a déclaré Fodé Mané qui poursuit, « Pour moi, et pour beaucoup de gens, ce n’est pas une force de la CEDEAO. Nous voici devant les forces du président Macky Sall, du Sénégal, et de Muhammadu Buhari, du Nigéria, qui sont allés chercher la légitimité et la « couverture » de la CEDEAO pour essayer de « protéger » un ami [bien qu’aucun signe n’ait été donné] que nos forces armées ne sont pas en mesure de se conformer aux ordres du pouvoir.
Pour les Bissau guinéens qui soupçonnent que l’objectif de cette mission est d’aider à mettre en œuvre l’amendement proposé par Umaru Embaló à la Constitution, qui lui donnera plus de pouvoirs, Fodé Mané est formel, « Pas seulement. Il y a un agenda qui a la complicité de ces deux présidents – Muhammadu Buhari et Macky Sall – qui a à voir non seulement avec l’application de la Constitution mais aussi avec l’exploitation des ressources naturelles. »
« Il y a une contestation, une crise de légitimité, tant à la Cour suprême qu’à la Commission électorale nationale, et un environnement générateur de possibles révoltes. Donc, comme moyen d’intimidation ou de terreur, il y aura une force qui contrôlera nos forces. La CEDEAO n’aura pas ses installations, elle ne servira pas de force de protection ou d’interposition. Ils seront ensemble, mais contrôleront nos forces armées », a révélé le Juriste.
« La Force Ecomib qui a finalement compté plus d’un millier de soldats sénégalais, burkinabè, nigérian et togolais, était de 800 hommes au début de son déploiement en juin 2012. Comme pour retirer la protection des autorités gouvernementales du Premier ministre Aristides Gomes, Umaru Embalò avait déclaré sa présence inutile au motif que « Les forces armées bissau-guinéennes prendront le relais pour assurer la stabilité et la sécurité dans tout le pays ».