Pour tout observateur, la chose la plus évidente est sans doute que dans l’affaire opposant Ousmane Sonko à Adji Sarr, le viol n’existe que dans la tête de la masseuse et de ses complices ou commanditaires. Mais, un fait important dans la déposition de la victime fait tomber le château de cartes. « Ousmane Sonko est le premier homme que j’ai connu ». Une déclaration qui ne colle ni avec le certificat médical encore moins le mariage qu’Adji Sarr a bien consommé.
« C’est la première fois que je faisais un rapport sexuel et c’est avec Ousmane Sonko », a confié Adji Sarr aux enquêteurs qui avaient le rapport du médecin qui révélait une « déchirure ancienne de l’hymen ». En mots clairs, la présumée victime n’est pas à sa première expérience sexuelle. Ce sont ces mots qui ont mis la puce à l’oreille des enquêteurs de la Section de Recherches qui recueillaient la déposition de la jeune fille de 20 ans.
Sommée par les gendarmes de s’expliquer sur les conditions des viols répétitifs dont Ousmane Sonko serait l’auteur, Adji Sarr, raconte un véritable conte de fées.
« Un jour, il (Sonko : ndlr) s’est présenté à notre cabinet de massage pour des soins de son corps. Par hasard, c’est moi qui ai ouvert la porte et je me suis rendu compte que c’était le président Sonko. Il est donc directement parti dans la cabine sans passer par la salle d’attente. Il m’a alors demandé quels types de soins nous avons ici. Je lui ai répondu que nous avons des soins tonifiants, sportifs, à quatre mains et du gommage du corps. Il a pris l’option du tonifiant car se disant très fatigué ce jour. Je lui ai alors fait tout le massage. A la fin, je lui ai dit que le massage était fini mais il est resté couché. Je lui ai encore répété « tonton le massage est fini ». Il m’a alors demandé si je le reconnaissais. J’ai dit non et je lui ai rétorqué que je n’ai pas besoin de le connaître. Il m’a dit : « je sais que tu m’as reconnu parce que n’importe quelle fille aurait voulu être à ta place ». Il m’a demandé si je ne voulais pas quelqu’un qui me soutienne pour m’offrir de l’argent. J’ai encore répondu non et que si je voulais cela, je sais où le faire. Il m’a encore menacée de me faire perdre mon boulot.
Sur les raisons de son silence durant les qu’âtres venues de Sonko à Sweet Beauté, Adji Sarr explique que le député l’avait menacé avec deux pistolets et qu’elle avait peur de perdre son travail
« Ousmane Sonko m’a fait comprendre que la seule manière de garder mon boulot est de le satisfaire parce qu’il est un client important de la boite et que si ma patronne venait à l’apprendre, je serais renvoyée…», relate la protégée de Sidy Mohamed Mbaye alias le « Transporteur ».
« N’ayant pas le choix, je me suis déshabillée et je me suis couchée sur la table où je lui faisais le massage. Je tiens à préciser que c’est la première fois que je faisais un rapport sexuel », déclare encore Adji Sarr dont les propos sont repris dans le procès-verbal d’audition fait par la gendarmerie.
Sur les viols multiples dont elle serait la victime, Adji Sarr déclare avoir été violée à plusieurs reprises : le 21 janvier, le 31 décembre, le 1 janvier et le 02 février. A la question de savoir : « Ousmane Sonko a-t-il votre téléphone ?, « Oui, il a mon numéro », répond Adji Sarr.
« Ousmane Sonko vous a-t-il une fois contactée ? », « Non, il ne l’a jamais fait », répond Adji Sarr mais dans le même procès-verbal, elle déclare, pourtant, avoir reçu un message de Sonko pour la prévenir qu’il arrivait à l’institut de beauté.
« La plaignante Adji Sarr évoque dans sa plainte un message écrit par le mis en cause lui disant qu’il arrivait à l’institut de beauté. A la question de savoir si elle avait toujours le message, elle déclare l’avoir supprimé », renseigne toujours le procès-verbal d’audition.
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