Les sorties des soutiens du Président Macky Sall sortent de leurs trous se multiplient depuis vendredi tout en se diversifiant. Après les communiqués laconiques du Parti Socialiste et de la Task Force de l’APR, c’est Idrissa Seck le président du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE), a fait une sortie des plus hypocrites en prenant l’exemple qui l’avait conduit en prison dans l’affaire des chantiers de Thiès. Le même Idrissa Seck qui en 2018, accusait Macky Sall d’instrumentaliser la justice pour écarter des adversaires politiques, charge Ousmane Sonko qui dénonce un complot.
Dans la même lancée que le ministre de l’intérieur Antoine Félix Diome, Idrissa Seck arrivé deuxième à la dernière présidentielle et ayant rejoint le pouvoir, a démontré une fois de plus que la tortuosité est la pratique la plus partagée dans l’espace politique sénégalais. Car, comment comprendre l’invite du chef de Rewmi à comparer les accusations pour lesquelles il a été mis en prison d’où il est sorti à la faveur du fameux « Protocole de Rebeuss » aux accusations de viols portées contre Ousmane Sonko.
Mieux, en posant des conditions avant une quelconque implication dans cette affaire que l’actuel défenseur de Macky Sall a fini par reconnaître qu’elle n’est juste que politique, Idrissa Seck renvoie les sénégalais aux tristes images de sa compromission lors de la présidentielle de 2007 où, libéré de prison, il avait sauté pieds et poings liés dans les bras de Me Abdoulaye Wade, président de la République à l’époque.
Le même Idrissa Seck qui lors de la condamnation de l’ex Maire de Dakar Khalifa Sall en 2018, avait vertement attaqué Macky Sall en l’accusant d’instrumentaliser la justice pour détruire un adversaire redouté et redoutable contre le régime. À l’époque, l’actuel Président du CESE qui a rallié récemment le pouvoir, avait dit exactement ceci, « Notre démocratie organise la séparation des pouvoirs et nous nous rendons compte que le président de la république manipule encore la justice ».
« Je voudrais tout d’abord exprimer toute ma désolation et toute ma tristesse qu’en 2018 le Sénégal offre à la face du monde le triste spectacle d’un président de la république qui manipule l’institution judiciaire pour écarter un adversaire politique politique redoutable. Je pense que le procès aujourd’hui est le procès de notre démocratie, est le procès d’un président de la république, d’un Exécutif qui n’hésite pas à se servir de l’institution judiciaire comme d’une arme contre ses adversaires tout en étant aussi un moyen de protéger les siens. C’est contre cela que tous les démocrates du pays et du monde entier doivent s’élever », avait déclaré urbi et orbi Idrissa Seck.
Décidément, au rythme et à la configuration des sorties des proches du président de l’APR, les sénégalais sont davantage convaincus que cette affaire Adji Sarr/Ousmane Sonko, n’est qu’une vaste cabale avec la bénédiction de certaines puissances occidentales qui tiennent à travers leurs valets locaux à pérenniser la servitude et la dépendance d’une économie tertiaire dépendant justement de pays comme la France.
Pape Sané