dimanche, 5 mai 2024 04:56

Sénégal : « Kou fi dée ma woo procureur », la réponse donnée aux grévistes de la faim Adji Ndao qui est en danger, Falla Fleur sur les rotules…

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Sénégal
Atlanticactu/ Dakar/ Charlotte Diop
Les proches des détenues dites politiques proches de Pastef incarcérées au quartier des femmes de la prison de Liberté 6 ne savent plus à quel saint se vouer. Ces sympathisantes de Pastef en sont à leur huitième jour de grève de la faim pour exiger de meilleures conditions d’hygiène, une meilleure qualité de la nourriture servie. Pire, la réponse servie par l’administration de la prison face à ces exigences, <Kou fi dée ma woo procureur>, ne rassure pas les familles qui n’ont plus la possibilité de leurs rendre visite.
Au sein de la prison des femmes de Liberté 6, la contestation prend de l’ampleur après la sèche réponse de la direction aux grévistes qui avaient soulevé plusieurs griefs. Hormis les militantes et sympathisantes de Pastef que sont Adji Ndao, Maty Sarr NIANG, Ndeye Fatou Fall alias Falla Fleur, Anta Laye Fall, Nafissatou Gueye, Yacine Diagne qui en sont à leur huitième jour de diète, trois détenues se sont jointes au mouvement, d’après une lettre parvenue des grévistes à Atlanticactu.com.
Selon le contenu de ladite missive,  » Outre les conditions inhumaines qu’elles vivent au quotidien dans cette prison. A côté de ce point, elles réclament par ailleurs la désinfection des chambres et des toilettes contre les moisissures et les champignons cancérigènes, le manque d’aération des chambres provoquant une chaleur torride, la forte présence d’humidité et acariens causant ainsi des infections pulmonaires sans oublier la surpopulation carcérale… »
 » L’objectif premier de leur grève de la faim est leur libération immédiate et sans condition ou d’être jugées dans les plus brefs délais »
« La maison d’arrêt des femmes de Camp pénal est pleine à craquer « , se plaignent elles sans compter la mauvaise qualité de la nourriture qui leurs est servi. Et pourtant depuis 2017, la pension alimentaire quotidienne des prisonniers est passée de 721 à 1000 francs sans qu’il ne soit noté aucune amélioration « , ont-elles également dénoncé.
Dans la même situation, trois détenues se sont jointes à la grève de la faim après avoir entendu la réponse de la directrice de la MAF de Liberté 6 face aux doléances des grévistes. En effet, Adji Ndao et Cie tiennent à informer l’opinion publique que « Depuis que nous avons informé la Directrice de la MAF de notre décision d’observer une grève de la faim, pour les motifs cités, elle l’a considérée notre revendication comme une attaque personnelle contre sa personne. Et depuis lors la directrice nous mène la vie difficile en s’attaquant à nous de façon injuste et illégale. ».
 » Pire, depuis le jeudi 12 octobre nous réclamons l’évacuation de Adji Ndao de PASTEF et autres mais la Direction refuse catégoriquement. Elles font preuve de non assistance à personne en danger alors que le personnel même est convaincu l’état de santé de Adji Ndao et Falla Fleur nécessitent des soins d’urgence », se plaignent-elles.
« Adji Ndao souffre des reins et ne bénéficie d’aucune assistance médicale. Maty Sarr Niang a reçu les premiers soins sans être évacuée, toutes les autres sont affaiblies ».
Pour les signataires de la lettre,   » La directrice a fait fi de tous nos points revendicatifs, tout, pour se focaliser sur la nourriture disant que les détenues sont dans de bonnes conditions. C’est la poudre aux yeux, un manque d’humanité total. Et depuis lundi 09 octobre en plus des appels internationaux qui nous ont été interdits depuis notre détention, elles nous ont interdit les appels téléphoniques, les visites de nos proches, également tout achat à la cantine de la prison, toutes les affaires apportées par nos familles sont censurées et rejetées et les autres détenues qui communiquent avec nous sont tout de suite sanctionnées. »
 » C’est pourquoi nous avons décidé de faire cette dénonciation pour attirer l’attention des autorités en charge de la justice, les organisations de défense des droits de l’homme et toutes les personnes éprises de justice », ont-elles déclaré avant d’ajouter,  » Dès le premier jour de la grève, elle a décidé de changer leur chambre en les envoyant dans les chambres où les conditions sont plus pénibles ».

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