Comme s’il s’agissait d’un scénario repéré plusieurs fois, l’arrestation suivi de l’emprisonnement de Ousmane SONKO et la dissolution de Pastef se sont déroulés en l’espace de 72 heures. Si huit chefs d’inculpation ont été retenus contre le principal opposant à Macky SALL, il est reproché à la formation politique Pastef « Les Patriotes » sa popularité au sein des populations qui ont adopté le projet politique qui fait trembler le pouvoir actuel.
Ousmane Sonko, le favori de la jeunesse sénégalaise et la prochaine présidentielle, a été l’objet d’un blocus policier illégal depuis près de deux mois à la suite du verdict du procès où il était accusé de viols multiples portés contre par une masseuse.
Vendredi dernier, quelques heures après que les barrières autour de sa maison ont été enlevées, de retour de la mosquée, Ousmane SONKO a été arrêté par le GIGN pour avoir arraché le téléphone d’une personne qui le filmait. Cette personne présentée comme une gendarme avait refusé de supprimer les images prises à la demande du leader de Pastef qui a confisqué le téléphone.
Comme si les gendarmes n’attendaient que cette occasion, Ousmane Sonko a été rapidement arrêté et accusé de «vol de téléphone portable» dans un premier temps et, d’appel à l’insurrection suite à un tweet où il signalait l’incident.
Il sera placé en garde à vue dans les locaux de la BAG et déféré devant le Procureur samedi avant son face-à-face avec le Doyen des juges Maham DIALLO ce lundi. Celui-là même qui l’avait envoyé malgré la vacuité du dossier, devant la Chambre Criminelle du Tribunal de Grande Instance de Dakar dans l’affaire de viols multiples l’opposant à Adji SARR.
Ousmane Sonko, 49 ans, est le fondateur et dirigeant du parti PASTEF qui est aujourd’hui le principal parti d’opposition à l’Alliance pour la République (APR) au pouvoir du président Macky Sall. Nombreux sont les observateurs qui ont donné le leader de Pastef comme prochain successeur du président SALL dont la coalition BBY a connu une nette régression depuis 2019.
Le président Macky SALL dissout Pastef quelques heures après le mandat de dépôt à l’égard de Ousmane SONKO
La promptitude avec laquelle le président Macky SALL a pris un Décret de dissolution de Pastef et la rapidité de l’exécution de la mesure par les autorités administratives, prouvent que Ousmane SONKO et son parti dérangeaient. Mieux, il apparaît que Macky Sall est conscient que son impopularité a déteint sur BBY qui n’aurait aucune chance de se maintenir au pouvoir devant le Maire de Ziguinchor.
Le Sénégal avait fait face à des troubles suite à l’incertitude de voir Macky Sall briguer un troisième mandat illégal jusqu’à ce qu’il décide officiellement de ne plus se représenter à la présidentielle de février 2024.
Ces nouveaux développements déclencheront certainement une nouvelle série de manifestations alors que des pays comme le Mali, le Burkina Faso, la Guinée et récemment le Niger, ont été secoués par des coups d’état militaires suite à des frondes déclenchées par la mal gouvernance, l’injustice, la corruption…