En attendant le délibéré du procès de l’ancien président de l’IAAF dans lequel il était poursuivi de même que son fils Papa Massata Diack et d’autres personnes pour des faits de corruption et dopage dans l’athlétisme, une nouvelle affaire risque d’éclabousser Habib Cissé, coprévenu de Lamine Diack qui a caché aux juges des opérations immobilières au Sénégal, selon le Monde.
Après que la commission d’éthique de l’IAAF ait annoncé dans un communiqué la suspension à vie de Maitre Habib Cissé, l’ancien conseiller juridique de l’IAAF et de Lamine Diack et, également condamné à verser une amende de 25000 dollars pour divers manquements au code d’éthique de l’IAAF et la suite du réquisitoire du Procureur du parquet financier de Paris qui avait requis trois ans de prison dont 18 mois de sursis et 100 000 € d’amende contre Habib Cissé, ainsi qu’une interdiction d’exercer la profession d’avocat, c’est une affaire d’appartement à Dakar qui remonte à la surface.
La question a des airs d’effet papillon. Des liasses de billets à Moscou ont-elles aidé à financer des appartements à Dakar ? Achevé le 18 juin à Paris, le procès de Lamine Diack, ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), jugé pour corruption, abus de confiance et blanchiment, a laissé quelques interrogations en suspens, avant le jugement fixé au 16 septembre. Dont celle-ci, pourtant centrale : où est passé l’argent dont la justice soupçonne qu’il a été versé à plusieurs prévenus contre la mise sous le tapis de cas de triche dans l’athlétisme russe ?
Seul Gabriel Dollé, l’ancien patron de l’antidopage, a indiqué avoir reçu 190 000 euros en liquide, notamment de Lamine Diack et de son fils Papa Massata, tout en assurant que la plupart de ces billets étaient liés à son départ à la retraite. Pour le reste, l’absence à l’audience du fils Diack, ex-consultant marketing de l’IAAF, et les trous de mémoire de son père à la barre n’ont pas aidé à éclaircir les zones d’ombre de cette vaste affaire de corruption internationale, qui a éclaté en 2015.
«J’ai rendu quelques milliers d’euros pour que ça s’arrête […], je ne devais rien», assurant n’avoir «jamais reçu un centime de Shoboukhova», disait Habib Cissé lors du procès de la corruption à l’Iaaf
Dans cet immense puzzle, Le Monde révèle plusieurs pièces jusqu’alors manquantes. Elles concernent l’un des coprévenus de Lamine Diack, Habib Cissé. Selon nos informations, cet avocat français, ancien conseiller juridique du président de l’IAAF, a versé 200 000 euros en espèces, entre juillet 2012 et février 2013, à Focus immobilier, un promoteur sénégalais, dans l’optique d’acquérir un appartement haut de gamme à Dakar. M. Cissé a par ailleurs voulu offrir un logement à sa mère, toujours dans la capitale sénégalaise, en 2015. Il n’a jamais informé la justice de ces opérations immobilières, ni lors des quatre années d’instruction ni lors du procès.
M. Cissé, avocat de 48 ans, né à Dakar, s’est spécialisé, au début des années 2000, dans le sport et l’arbitrage international. Jugé en juin pour « corruption », il est soupçonné d’avoir participé au ralentissement des sanctions contre des Russes dopés – le parquet a requis trois ans de prison, dont dix-huit mois ferme, à son encontre, ainsi que 100 000 euros d’amende et l’interdiction d’exercer. Lui a simplement reconnu avoir remis en mains propres des courriers concernant des athlètes suspectés de triche à Valentin Balakhnichev alors président de la Fédération panrusse d’athlétisme.
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