Les premiers chiffres officiels publiés par la CENI ont douché l’espoir du camp de Cellou Dalein Diallo qui avait précipitamment au soir du dimanche 18 octobre dernier, accusé le pouvoir d’avoir largement fraudé avant de se déclarer vainqueur de la présidentielle. Sur les 38 circonscriptions électorales, le président sortant arrive largement en tête sur les 17. Un véritable coup ko
Le président guinéen Alpha Condé a été largement réélu pour un troisième mandat, montrent jeudi soir les résultats officiels de 37 des 38 circonscriptions du pays, le chef de l’Etat sortant obtenant quasiment deux fois plus de voix que son opposant Cellou Dalein Diallo.
Alpha Condé a recueilli jusqu’à présent 2,4 millions de suffrages contre 1,26 million à son adversaire. Une différence obtenue en partie grâce au subterfuge du pouvoir qui avait décidé à la dernière minute, de ne pas faire tenir le scrutin dans des pays comme le Sénégal, la Guinée Bissau, l’Angola… qui étaient les principaux viviers électoraux de Cellou Dalein Diallo.
La tension est très forte en Guinée où Cellou Dalein Diallo s’est déclaré dès lundi vainqueur de l’élection présidentielle organisée la veille, selon un décompte effectué par son parti.
Apres l’euphorie des premières heures où les partisans de l’opposant Cellou Dalein Diallo avaient bruyamment célébré leur « victoire », les premiers chiffres provisoires de la Ceni ont eu pour effet de déclencher une vraie Intifada dans les rues de Conakry. Les partisans du candidat de l’UFDG ont refusé de se voir voler leur « victoire ». Au moins 13 personnes sont mortes depuis dimanche dans des violences liées au scrutin, des violences sévèrement réprimées dans le sang par les forces de sécurité.
Le candidat de l’UFDG Cellou Dalein Diallo, battu par M. Condé en 2010 et 2015, a proclamé sa victoire lundi en invoquant le travail mené par son parti pour faire remonter les données du terrain et ne pas s’en remettre aux organes officiels, la Céni et la Cour constitutionnelle, inféodées au pouvoir selon lui. M. Diallo a dénoncé une «fraude à grande échelle» en cours pour falsifier les résultats.
Ceux-ci doivent encore être proclamés par la Céni et validés par la Cour constitutionnelle.
La décision d’Alpha Condé de solliciter un troisième mandat de cinq ans à la suite d’un référendum constitutionnel en mars a été vivement critiquée par ses adversaires. Plusieurs dizaines de personnes sont mortes au cours de l’année écoulée dans le cadre de la contestation de cette réforme de la Constitution.
Morlaye Konté