Quelques jours après le tollé suscité par les graves accusations contre sa personne, Ousmane Sonko qui est convoqué ce lundi à la Section de recherches de Colobane, a tenu à s’adresser aux sénégalais à travers un point de presse. Le leader de Pastef a d’abord rassuré ses pairs avant de désigner Macky Sall comme étant le chef du complot orchestré pour des raisons politiques.
Face à la presse, le député qui occupe tristement la sphère médiatique depuis qu’une certaine Adji Sarr, masseuse de son état avait déposé une plainte à la gendarmerie pour viols multiples et menaces de mort contre lui, a tenu à apporter des précisions sur cette plainte et les motifs de sa présence dans ce centre de massage sis à Sacré-Cœur 3. Une présence justifiée pour des raisons médicales qui ont ôté un énorme poids de la poitrine des nombreux militants, sympathisants et autres sénégalais qui étaient scotchés à la télévision pour écouter Ousmane Sonko.
Si les accusations de la masseuse constituent un véritable pavé qui a fini de sonner comme un glas pour le jeune leader, actuel opposant irréductible du président Macky Sall, sa sortie qui est plus une attaque frontale contre Macky Sall qu’il considère comme le cerveau de cette affaire, a redonné espoir aux milliers de militants.
Cette invite des pandores est la conséquence des graves accusations de viol d’une masseuse à l’encontre du député et leader de Pastef. « Un pile ou face » qui risque d’être fatal pour l’opposant quand on sait cette affaire constitue du pain béni pour le pouvoir qui observait l’ascension de l’ex Inspecteur des Impôts comme un vrai danger.
Une accusation qui est considérée comme du pain béni par le pouvoir qui à fin de « réduire l’opposition à sa plus simple expression », l’une des rares promesses tenues par Macky Sall.
« Peut-être a-t-il été naïf sur le plan politique mais il n’a pas tout simplement pas cru qu’ils iraient si loin (…), Ousmane dans ces pires cauchemars ne pensait pas qu’ils pourraient trouver quelque chose capable de l’entacher », révèle Doudou Coly un professeur de relations internationales. L’enseignant précise que les « ils » employés par Ousmane Sonko se réfèrent à des « agents » de Macky Sall qu’il a désigné comme seul responsable. Au cours du point de presse, Ousmane Sonko utilise les mots « complot » et « manipulation » et cite nommément Macky tout en revanche que cette affaire n’est « pas qu’une simple coïncidence » mais plutôt, un processus déclenché depuis longtemps.
Durant son exercice devant la presse, le député et ancien candidat à la présidentielle, a essayé de déconstruire le complot dont il avoir été victime. Ainsi, Ousmane Sonko énuméra plusieurs faits comme la garde à vue de la propriétaire du salon « Sweet Beauté SPA » avec un fait aggravant. Son bébé prématuré de 800 grammes lui a été retiré en guise de pression pour l’obliger à revenir sur ses déclarations antécédentes. Selon le leader de Pastef, c’est l’intransigeance de l’avocat de la dame qui a fini par payer.
La théorie du complot attribue une cause unique à des faits avérés. Elle se différencie en cela de la démarche historique, qui induit une multi-causalité. C’est pourquoi le député Ousmane Sonko a décidé de ne pas donner suite à la convocation des pandores
« Il n’y a pas de plans sans faille et dans cette affaire, mes ennemis ont laissé beaucoup de preuves derrière eux. Il suffit pour les enquêteurs de se baisser pour les ramasser », a déclaré Ousmane Sonko. Pour qui, ce qui se passe dans cette pseudo affaire de viol n’est rien d’autre qu’une vulgaire théorie mise en scène par « un petit groupe de gens puissants [qui] se coordonne en secret pour planifier et entreprendre une action illégale et néfaste affectant le cours des événements », afin d’obtenir ou de conserver leur pouvoir.
Mais, assène le chef de file de Pastef « Pour cette fois, Macky Sall nous trouvera sur son chemin et nous n’accepterons d’aller l’abattoir comme des moutons. Nous nous battrons avec les armes en notre possession ». Et Ousmane Sonko de lancer un vibrant appel aux sénégalais, à ses militants et sympathisants en général, « Macky Sall ne connaît ni le droit encore moins l’état de droit, tout ce qui l’intéresse c’est d’arriver à ses fins. Pour cela, il faut interroger Khalifa Sall ou Karim Wade pour en être édifié. Cette fois, son projet ne passera pas ».
Cheikh Saadbou Diarra