Dans le cadre de sa stratégie de régulation des publications qui transitent sur ses plateformes, Facebook publie un « rapport de transparence ». Le document explique comment le réseau supprime chaque mois plus de 2 millions de contenus protégés par le droit d’auteur.
Les discours haineux ne sont pas les seuls contenus dans le collimateur de Facebook. À l’instar de Google et YouTube, le réseau social lutte aussi contre la publication d’œuvres protégées par le copyright… Et il souhaite visiblement le faire savoir.
Un rapport de transparence pour Facebook
L’entreprise vient d’inaugurer un espace Web dans lequel elle compte expliquer sa manière de lutter contre les contenus qui enfreignent ses règles. Dans son premier « rapport de transparence », qui porte sur la propriété intellectuelle (PI), Facebook révèle notamment combien de contenus « pirates » ont été supprimés durant le second semestre 2020.
Entre juillet et décembre dernier, 12,6 millions de contenus violant le droit d’auteur ont ainsi été supprimés sur Facebook, 3,7 millions sur Instagram. Et selon l’entreprise, « la grande majorité » de ces contenus pirates ont été retirés « de manière proactive ».
Des signalements à la suppression « proactive »
Dans son rapport, Facebook explique en effet que pour protéger la propriété intellectuelle, deux actions sont possibles. La première consiste à donner la possibilité aux ayants-droits de signaler (dans un formulaire) les contenus qu’ils ou elles « estiment porter atteinte à leurs droits ». Ces requêtes sont ensuite traitées par une équipe internationale de professionnels, capable, selon les dires de l’entreprise, d’agir en 24 heures.
Durant le second semestre 2020, c’est donc quelque 2,8 millions de contenus violant le copyright qui ont été supprimés de Facebook (et 1,5 millions sur Instagram), suite à 598 173 signalements d’ayants-droits.
La seconde solution, selon le géant du Web, consisterait à prendre les devants.
« Nous pensons que le retrait proactif des contenus violant les droits de propriété intellectuelle contribue à protéger davantage les personnes et les entreprises, et a un effet dissuasif sur les contrevenants potentiels « explique Mark Fiore, l’adjoint aux questions de propriété intellectuelle du groupe.
Finalement, ce sont donc 9,8 millions de contenus violant le copyright qui ont été supprimés sur Facebook (et 2,2 millions sur Instagram) pendant le second semestre 2020, « avant même qu’ils ne nous aient été signalés », indique la société. Ces suppressions dites « proactives », à hauteur de 1,6 millions par mois, représentent alors 78 % des retraits liés au droit d’auteur sur Facebook (et 59 % des contenus supprimés sur Instagram).
À noter que selon Facebook, ces suppressions proactives concernent à la fois des publications individuelles de photos et de vidéos, des publicités, des pages et des groupes.
Un système d’empreintes numériques
Comment expliquer un nombre aussi important de suppressions ? Pour Facebook cela tient notamment à un système « anti-piratage » automatisé, développé en interne depuis 2018, et capable de détecter non seulement des contenus audiovisuels protégés par le droit d’auteur, mais aussi des liens URL renvoyant vers des sites Web pirates.
« Pour mieux détecter des contenus piratés, nous utilisons une technologie d’apprentissage automatique. Elle combine des signaux suspects (violations antérieures de la propriété intellectuelle, listes de mots-clés) et des informations fournies par les ayants-droits », explique l’entreprise.
Facebook et Instagram proposent en effet un outil de « gestion des droits », Rights Manager, qui permet à un individu de se déclarer comme propriétaire de photos ou de vidéos, et de déterminer les actions à opérer si Facebook repère qu’un profil ou qu’une page partage un contenu protégé. Grâce à une technologie de « prise d’empreintes numériques » (fingerprint), inspirée du Content ID de YouTube, Rights Manager est alors capable de détecter quelles photos et vidéos publiées sur Facebook et Instagram correspondent à des contenus « marqués » par leurs créateurs d’origine. Lorsqu’une réutilisation inappropriée est signalée, ces derniers peuvent demander à les faire retirer… Ou à les monétiser.
À noter enfin que Facebook utilise aussi Audible Magic, un service tiers « d’empreintes » audio / vidéo, pour repérer des morceaux de musique piratés.