Le monde évolue dans un paradigme monstrueux où la compétition, l’amoralisme et l’égoïsme sont des déterminants qui peuvent factoriser toutes les crises. Les décideurs et dirigeants semblent ignorer la matrice fonctionnelle catastrophique de notre monde et ils semblent simplement tenus de veiller à sa stabilité au profit d’une minorité ultra puissante. A chaque crise majeure, ils préfèrent donner des solutions conjoncturelles exacerbant l’inégalité et creusant davantage la pauvreté en lieu et place d’administrer des justes solutions pouvant modifier la structure foncièrement injuste et sans équité de la gouvernance mondiale.
Durant la crise Covid, aucune mesure exceptionnelle n’a été prise malgré l’euphorie mondiale, toutes les ripostes évoluaient sur une même fréquence à savoir : reporter des échéances et différer l’effondrement. Mais elles auraient au moins montré en capacité de redistribution des richesses et d’assistance de l’Etat que nos politiques ont des instruments et outils qu’ils se refusent d’user pour soulager les populations. Elle aura aussi ouvert un dialogue de sourds sur la dette des états, le soutien de l’état aux couches vulnérables, la faillite du multilatéralisme, la privatisation de la création monétaire, la spécialisation des économies, la forte dépendance extérieure, en un mot sur la Souveraineté !
L’Occident, qui s’est auto-investi de la sacrosainte mission de direction du monde en plus d’en édicter les valeurs et normes, se retrouve devant un mur que le déni ou une simple dribble ne permettront pas de surmonter. Le monde de 1945 est très loin derrière et s’est effondré avec l’arnaque Covid car les « petits » pays comprennent enfin qu’ils sont en danger et qu’à la prochaine crise de cette envergure les dégâts sociaux, politiques et économiques seront difficilement circonscrits. Une nouvelle ère s’ouvre dès lors pour le capitalisme de puissance : il est né industriel, puis a atteint sa maturité dans sa dimension financière, il tiendra ses promesses de domination totale dans sa dimension technologique. Le monde post-Covid nous offre l’occasion de corriger l’ultime dérive capitaliste qui organise la fin des états et la disparition de la civilisation humaine. Il s’agira tout simplement de revoir le paradigme actuel de gouvernance qui programme la fin de l’homme et la destruction de millénaires d’évolution basé sur l’entraide, la coopération, la solidarité et l’équité.
Le XXIème siècle sera marqué par des crises que nous avions regroupé dans une tribune sous les menaces FEBBSTECS pouvant en synergie occasionner une situation pire que celle engendré par la Covid et de manière individuelle des chocs qui perturberont la stabilité de la planète. Ces menaces s’approchent asymptotiquement de la réalisation à cause des ripostes hasardeuses en faveur des riches au nom des théories fallacieuses de ruissellement qui n’ont pas cessées de creuser les inégalités partout dans le monde. Le dernier rapport d’Oxfam montre comment l’inégalité explose avec 1% des plus riches qui accaparent plus de 2/3 des nouvelles richesses et surtout comment les plus riches propriétaires de capitaux paient moins d’impôts. Le système ultralibéral impérialiste est dans sa dernière ligne sur la construction d’une gouvernance mondiale unique où les états ne seront que des colonies. En témoigne l’indice de l’engagement à la réduction des inégalités ERI 2022 qui montre l’inaction de la majorité des états durant les deux premières années Covid par la réduction des dépenses de protection sociales, des réductions de dépenses pour l’éducation, des défiscalisations pour les plus riches et la non évolution des salaires minimum en fonction du PIB, etc.
Aujourd’hui, nous sommes en face d’un monstre qui refuse de mourir accusant de comploteurs tous ceux qui dénoncent ses dérives et combines tout en perdurant par la désinformation, la manipulation et l’exploitation des masses. Il est étonnant de voir la croisade organisée par le monde occidental contre l’Islam taxé d’extrémiste/terroriste et la guerre contre toute forme de nationalisme identifié comme un sentiment anti-occidentaux (nous dirons contre le système oxydant qui prend même en otage les peuples de l’occident). Pourtant c’est bien le système capitaliste dominant qui est extrémiste en combattant avec violence toute alternative qui menace ses fondements par des sanctions qui se répercutent toujours sur les peuples innocents ; partout ce sont les peuples qui subissent les revers de ce modèle ploutocrate. L’ultralibéralisme est devenu une religion avec ses apôtres, des principes qui frisent la révélation et des châtiments pour tout déviants. C’est bien de l’extrémisme économique du capitalisme et du terrorisme ultralibérale que nous devons avoir peur !
Il est temps de parler de l’heure ou l’heure de parler du temps car c’est bien le modèle de gouvernance des ressources et les règles édictées par les plus forts qui posent problème. La doctrine économique dominante émane des lumières et se caractérise par l’anti-religiosité, l’individualisme et la liberté à outrance. Cette doctrine est chaotique, destructrice et se nourrit de crises ; En fait, elle est contre l’humanité laissant libre cours aux désirs tout en abolissant les limites morales du bien-être individuel. C’est surprenant lorsque l’on sait qu’Adam Smith a d’abord enseigné et écris sur la morale avant d’investir la science économique. Les modèles économiques actuels manquent cruellement d’éthique et de morale. Il urge de réformer ce système qui cause plus de mal qu’il prétend en résoudre.
Heureusement que cette situation inconfortable n’est pas fatale et qu’il existe moult solutions inexplorées et d’autres méconnues. C’est le cas du système de gouvernance que préconise l’Islam qui est construite sur la base de principes justes, autour de règles équitables et avec pour finalité une prospérité partagée. Ce modèle strictement appliqué sous le règne d’Omar ibn Abd al Aziz avait réussi à éradiquer la pauvreté et construit un paradis pour les croyants. Il a pu y arriver après avoir réformer le système bancaire et financier, le système fiscal et monétaire mais surtout recentrer l’action de la khalifat (l’exécutif) dans ses missions primaires d’assistance aux couches vulnérables et d’administration des ressources communes.
Repenser ce paradigme malade nous invite sous le prisme de la vision islamique à solutionner la lancinante question de la monnaie en premier chef. Puis régler la fiscalité ségrégationniste entretenue partout dans le monde. Ensuite, il s’agira de mettre fin au « bankstérisme » ou gangstérisme des banquiers et dans le même ordre nettoyer la finance casino et ses innombrables dérives qui ont parachevé sa déconnection de la réalité et des besoins vitaux de l’humanité. Enfin il faudra renverser cet unilatéralisme normatif et des privilèges exorbitants d’un gouvernement mondial en gestation à travers des organismes occultes et des entités supranationales. C’est de cette gouvernance capable de replacer l’homme comme vicaire du Seigneur qu’il s’agit d’opposer au paradigme actuel qui a relégué ce dernier au statut de moyen de production ou simple consommateur dans un système de servitude organisé.
Il est curieux de constater toute l’énergie déployé et les mesures imposées pour la préservation de ce paradigme décadent au lieu tout simplement de refonder afin de solutionner durablement et dans la structure les problèmes de l’humanité. Il urge de revoir la marche du monde, des règles qui le gouverne, des objectifs poursuivis et surtout de la place de l’homme dans tout ce système. Pour nous autres les musulmans constamment caricaturés et dénigrés par le système occidental, ce changement de paradigme dans ce XXIe siècle ne pourra se faire en ignorant l’enseignement de l’Islam. Un paradigme juste, équitable qui promeut la solidarité, la fraternité et la prospérité existe déjà nul besoin de réinventer la roue : l’Islam est la solution !