vendredi, 19 avril 2024 23:45

Mali : « Les services secrets impliqués (encore) dans le trafic de drogue », selon un rapport de l’ONU

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L’homme, malgré le secret qui entoure son travail,  est apparu au grand public lors de la célébration de son cinquantième anniversaire. Une fête qui avait outré les maliens et alerté les services de renseignements des pays intervenants au Mali mais, surtout ceux de l’ONU dont près de 12000 hommes étaient dispersés aux quatre coins de ce pays. Lors de cet événement, les images de la luxueuse fête d’anniversaire organisée par le directeur des renseignements maliens suscitent l’indignation, dans un pays placé dans une situation sécuritaire difficile et sous perfusion financière de la communauté internationale.

Dans un rapport pas encore rendu public et que Atlanticactu a parcouru , les experts de l’ONU ont affirmé que le directeur des Services secrets (SE) Moussa Diawara et son adjoint protègent des trafiquants de drogue contre de l’argent payé de manière mensuelle.

C’est hier vendredi 14 août que les experts de l’ONU sur le Mali ont remis vendredi leur rapport au Conseil de sécurité. Un document qui accuse des hauts responsables maliens d’entraver le processus de paix, engagé depuis 2015 et ce, en soutenant des activités illicites de certains groupes armés. Notamment l’ancien chef d’état-major ou l’actuel directeur de la Sécurité d’État.

Les experts découvrent l’implication du chef des services de renseignements maliens pour faire liber un trafiquant de drogue notoire détenu au Niger 

Comme en témoigne l’initiative prise par la sécurité d’État, le général Moussa Diawara. En avril 2019, les services maliens font pression sur le gouvernement du Niger pour qu’il libère des membres d’un réseau de drogue. Une protection promise par les services maliens en échange d’un paiement mensuel « au moins jusqu’en juillet 2018 » précise le rapport. Un paiement versé par Mohamed Ould Mataly, député et membre de la Plateforme, un groupe armé progouvernemental, sous sanction de l’ONU, au général Moussa Diawara, actuel directeur de la sécurité d’État malien et à son adjoint chargé de la lutte antiterroriste, le colonel Ibrahima Sanogo.

Des accusations qui ne surprennent pas beaucoup de monde à Bamako où la fortune du patron de la Sécurité d’état n’est qu’un secret de polichinelles. En effet, le général Moussa Diawara malgré la discrétion qu’exige sa fonction, est depuis l’année dernière sur les tablettes des différentes chancelleries étrangères. Pour cause, la célébration de son cinquantième anniversaire où plusieurs dizaines de millions ont été dépensés pour satisfaire ses invités. « Il a fait mieux que Karim Keïta le fils du président IBK », nous souffle un officier de liaison de la MINUSMA.

Lors de cet anniversaire célébré le 10 mars 2019, les convives du général ont pu profiter d’un concert privé du musicien malien Toumani Diabaté, considéré comme un des plus grands joueurs de Kora du monde. Le chanteur congolais Fally Ipupa qui compte 1,5 millions d’abonnés sur Instagram était également convié tout comme la chanteuse malienne Babani Koné qui a diffusé en direct sur Facebook des images de la soirée, vues plus de 13 000 fois.

D’emblée, les experts pointent du doigt le chef des services de renseignements le Général Moussa Diawara et l’ancien chef d’état major de l’armée de terre, le général Kéba Sangaré qui auraient pu empêcher le second massacre du village d’Ogossagou 

Selon les experts de l’ONU, ce jour là, le 14 février 2020, toujours selon ce document, une milice dogon attaque un village peul. « Les victimes ont été poursuivies dans les buissons, certaines ont été mutilées et d’autres décapitées. » Au total, 35 civils ont été tués et 19 sont toujours portés disparus.

Le rapport pointe la responsabilité d’un homme : le général Kéba Sangaré, ancien chef d’état-major de l’armée de terre et en charge à l’époque de la région du centre. Ce jour-là, les soldats, en poste à Ogossagou depuis le premier massacre, sont partis avant l’arrivée de la relève. Le général est informé à 17h du départ de l’unité, 10 heures avant l’attaque, il est aussi informé des menaces, de la préparation et du début de l’assaut. Mais ne donne aucun ordre. Il va jusqu’à donner à sa hiérarchie une fausse information, indiquent les experts. Ceux-ci rappellent les soutiens apportés par l’État malien à des groupes armés ou milices.

Pape Sané  (Atlanticactu.com)

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