Une femme a été « neutralisée » par les soldats de la force Barkhane à Gossi dans le nord du Mali, lundi 18 octobre, lors d’une « mission de reconnaissance dans une zone où des éléments d’un groupe armé terroriste avaient été détectés, a indiqué, mardi, l’état-major des armées françaises dans un communiqué.
Le « groupement tactique » de la force Barkhane « accompagnait une unité malienne » lorsque « deux individus à moto » ont d’abord été « détectés », précise le communiqué ajoutant qu’« à la vue des soldats français et maliens », les deux individus ont « abandonné la moto et se sont repositionnés dans un bois ».
Les soldats ont alors « engagé la poursuite de l’un des deux individus dans le bois », indique encore l’armée française.
« Quatre tirs de sommation » ont été « réalisés pour le stopper ce dernier, sans succès..L’individu s’est retourné vivement vers un soldat qui a appliqué un tir de neutralisation. Les soldats ont ensuite rejoint la position de l’individu neutralisé et découvert qu’il s’agit d’une femme », selon la même source.
« Le commandant de la force Barkhane a initié une enquête de commandement pour préciser le déroulement exact des faits et disposer d’un éclairage complet sur cette action de combat », a ajouté l’armée française.
Au Mali, au moins 43 civils ont été tués par des soldats français, depuis 2018, selon le site d’investigation « Sahel.com » dans une enquête exclusive publiée en juin dernier.
« La mission militaire française dans la région du Sahel, l’opération Barkhane, a tué au moins 43 civils et en a blessé cinq autres dans six incidents différents au Mali depuis 2018 », avait révélé l’enquête sur la base d’entretiens avec « des proches des personnes tuées, des dirigeants communautaires et des élus locaux, Barkhane et l’ONU ».
D’après le site, « la plus grande attaque contre des civils depuis 2018 par les troupes françaises a eu lieu le 7 février 2020 dans le camp touareg de Fatawada (région de Tombouctou)», lorsque les bombardements d’un drone français ont tué entre une douzaine et une trentaine de civils présents lors d’un rassemblement.
Plus médiatisée, la frappe au village de Bounti, le 3 janvier 2021, aurait tué 22 personnes, dont 19 civils participant à un mariage, selon un rapport de la mission onusienne au Mali (Minusma). Un rapport contesté par l’armée française qui a remis en cause et la méthodologie et les témoignages qui ont conduit à ces conclusions.