samedi, 20 avril 2024 11:10

Mali : Choguel Maïga nommé Premier ministre de la transition, le M5/RFP vers l’éclatement ?

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@Atlanticactu.com – Avec la nomination de Choguel Maiïga, l’une des principales figures de proue du M5/RFP, les craintes de voir le mouvement proche de l’imam Dicko connaître des fissures sont d’actualité. Le mouvement qui était à l’origine des vastes manifestations qui ont précipité la chute de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita emporté par la révolte des colonels, s’est récemment illustré contre le fonctionnement de la transition, menaçant de sortir du gouvernement mis en place et dirigé par Bah Daou et le Premier ministre Moctar Ouane qui ont démissionné récemment.

Le Colonel Assimi Goita et ses compagnons d’infortunes, auteurs du double coup d’Etat, sont en quête de légitimité. C’est pourquoi après leur forfait contre Bah N’Daw et Moctar Ouane, respectivement Président et premier ministre de la transition, ils ont déroulé le tapis rouge devant le M5 RFP, le mouvement de contestation contre le régime IBK. Si ce mariage est loin d’être incestueux, il ne serait pas non plus fondé sur l’amour, mais plutôt sur des intérêts.

Sans ambages Assimi Goita veut, contre vents et marées de la communauté internationale, garder le pouvoir et pour cela il compte sur le soutien du mouvement populaire M5 RFP, qui jouera le rôle de gilet pare-balles protecteur. La Cour Constitutionnelle vient de le conforter dans sa machiavélique et démesurée ambition. Choguel Maiga et ses camarades du M5 RFP vont-ils cautionner le coup d’Etat en contrepartie du poste de PM ? Le piège tendu par la junte militaire n’est-il pas mortel politiquement parlant pour le M5 RFP ? Est-ce la mort programmée de la démocratie malienne ?

Nous aurions tout vu dans ce pays, une classe politique en faillite, décrédibilisée, réduite à la recherche éhontée des strapontins, une société civile dolosive, opportuniste et inefficace et une armée défaillante, politisée et sans ambition pour le pays. Voici le sombre tableau du Mali d’aujourd’hui. Le pays de Modibo Keita est devenu un vaste champ de ruine où se côtoient la médiocrité, la corruption, le népotisme et l’amateurisme, le tout débouchant sur une mauvaise gouvernance criarde. Sinon comment comprendre qu’au moment où le Mali a consacré dans sa loi fondamentale, qui est la Constitution, que le coup d’Etat est un acte imprescriptible, que des démocrates vont accepter, après avoir voté cette constitution, d’aller s’accoquiner à des putschistes pour former un tandem contre la République et la démocratie.

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