L’Élysée n’aura mis mis longtemps pour réagir face aux durs propos du président turc à l’égard d’Emmanuel Macron. « Macron doit subir des examens de santé mentale », avait déclaré Recep Tayyip Erdogan. Le président français a répliqué vertement à ces attaques et, a rappelé l’ambassadeur de France en Turquie. Un acte diplomatique rare, selon plusieurs observateurs.
Tout est parti des propos du président turc sur la structuration de l’Islam en France. Il y a deux semaines, M. Erdogan avait dénoncé comme une provocation les déclarations de son homologue français sur le « séparatisme islamiste » et la nécessité de « structurer l’islam » en France, alors que l’exécutif présentait son futur projet de loi sur ce thème.
Il a enfoncé le clou ce samedi dans un discours télévisé : « Tout ce qu’on peut dire d’un chef d’Etat qui traite des millions de membres de communautés religieuses différentes de cette manière, c’est: allez d’abord faire des examens de santé mentale ».
En novembre dernier, M. Erdogan avait déjà mis en cause la santé mentale d’Emmanuel Macron, répliquant aux propos du président français sur la « mort cérébrale » de l’Otan en l’invitant à « examiner sa propre mort cérébrale ».
Le courroux français se traduit par le rappel immédiat de l’ambassadeur de France à Ankara, semble-t-il pour la première fois de l’histoire des relations diplomatiques franco-turques. L’acte, dit l’entourage d’Emmanuel Macron, se veut « un signal très fort».
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Pour l’Elysée, « l’outrance et la grossièreté » d’Ankara passent moins que jamais, au surlendemain de la cérémonie d’hommage à Samuel Paty à l’université parisienne de la Sorbonne.
Dans son allocution jeudi soir, Emmanuel Macron avait notamment promis que la France continuerait de défendre les caricatures. Depuis, selon l’entourage du président, « les Turcs diffusent une sorte de propagande absurde, par exemple que le président a décidé de projeter les caricatures de Mahomet sur les bâtiments publics »
L’Elysée a dénoncé auprès de l’AFP les propos jugés « inacceptables » du président turc – qui avait mis en question « la santé mentale » d’Emmanuel Macron en raison de son attitude envers les musulmans -, mais aussi noté « l’absence de messages de condoléances et de soutien du Président turc après l’assassinat de Samuel Paty », une semaine après la décapitation de cet enseignant par un islamiste près de Paris.
Les appels au boycott des produits français se multiplient d’autre part depuis vendredi dans plusieurs pays arabes en réaction au discours présidentiel à la Sorbonne. Aux yeux de Paris, « il y a une campagne islamiste contre la France. Elle est organisée, elle n’est pas le fait du hasard, et les émetteurs sont très largement turcs ».
Atlanticactu.com avec AFP