jeudi, 28 mars 2024 16:12

L’ŒIL D’ATLANTICACTU.COM : Sénégal, une démocratie phare à l’école rwandaise

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Légitimement, les questions que se posent les nombreux sénégalais sur la nouvelle propension du Chef de l’état, Macky Sall fraîchement réélu, à « singer » soit son homologue rwandais, Paul Kagamé au point d’en faire un modèle soit, à copier les bons points de ce pays qui il n’y a guère longtemps a été victime du plus grand génocide de l’ère moderne, sont tout à fait compréhensibles. Déjà, en fin de mandat d’un quinquennat devenu septennat par la volonté du Prince, de nombreux spécialistes avaient commencé à agiter le concept de la «Rwandaisation. Mais, que gagne le Sénégal à singer un pays dont le parcours se limite encore à un sanglant génocide ou du moins, que gagne Macky Sall à vouloir ressembler à Paul Kagamé?
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Considéré depuis très longtemps comme une démocratie majeure, le Sénégal aura été pendant plus d’un quart de siècle l’un des principaux viviers du savoir en Afrique. Les chefs d’état, les délégations se précipitaient pour rencontrer le premier président Léopold Sedar Senghor, Abdou Diouf, son successeur et héritier désigné et même Me Abdoulaye Wade, le chantre de la démocratie sénégalaise pendant ses premiers pas au pouvoir, qui pour recueillir des conseils qui pour obtenir cette «Main d’œuvre » considérée comme un don du Ciel.

On se rappelle encore ces centaines d’enseignants, d’ouvriers qualifiés qui avaient été les précurseurs du développement du Gabon de feu Omar Bongo où cette autre main d’œuvre informelle qui avait dès les indépendances, pris d’assaut les capitales africaines. Le Sénégalais était une denrée prisée qui avait une valeur marchande et morale jamais égalée.

Même le syndrome des « Conférences nationales » qui accompagnait la naissance de la « démocratie occidentale » a sauté l’escale du Sénégal tellement le pays avait plus à donner qu’à recevoir. Le grand Satan occidental était obligé de faire demi tour car n’ayant aucun élément de plus à donner à ce peuple qui était pétri depuis des siècles dans les valeurs ancestrales, sociales et religieuses plus tard.
Pour preuve, les lettres de Cheikhna Ahmadou Bamba à Samba Laobé Roi du Djolof lui enseignant oh combien son pouvoir était éphémère ou celle de Thierno Souleymane Baal de 1776 sur la révolution Torodo qui mettait le Citoyen au centre de «  l’état », sont à elles seules assez significatives que les successeurs de ces derniers n’ont pas été à la hauteur de leurs missions.

Sorti d’un génocide avec plus d’un million de victimes, Paul Kagamé l’un des protagonistes de cette guerre avait des zombies devant lui. Comment ne pas réussir à instaurer un Pardon dans la peur et dérouler librement. L’histoire n’aura jamais pardonné à Kagamé un échec

Conscient de sa responsabilité dans le génocide rwandais, l’Occident a toujours eu un faible devant le grand chef Paul Kagamé pourtant armé et soutenu depuis le Soudan où ses troupes étaient encadrés et entraînés par les Yankees. Si la justice internationale s’est empressée de poursuivre et de condamner les génocidaires, elle n’a jamais pensé à inquiéter Paul Kagamé qui reste l’allié le plus sûr dans la région pour empêcher la naissance ou la régénération du monstre qu’est la République Démocratique du Congo, dépositaire de plus du tiers des richesses minières en Afrique. En fait, le Rwanda et son chef assurent juste un service après-vente pour l’Occident qui à travers des milices, continue d’avoir la haute main sur les richesses de ce pays.

Paul Kagamé et le Rwanda sont aujourd’hui des exemples parce que l’Occident a décidé d’en faire un et, pour faire plus juste, Kagamé ne pouvait moralement pas faire moins pour ce peuple décimé en partie à cause de lui. Il s’est débrouillé dès sa prise de pouvoir à organiser une chasse aux sorcières avec le soutien des occidentaux au point qu’aucune résistance n’existât. Un boulevard lui a été ouvert pour lancer la reconstruction « nationale ». Un modèle de développement qui est fragile car il repose sur une réconciliation de façade.

Le Président rwandais a compris très vite que pour réussir, il fallait ancrer la peur dans ce peuple où tout le monde est orphelin. Cela lui a permis de réussir les prouesses qui font d’un ancien « génocidaire » un véritable exemple de développement. Cette psychose de la peur a fini par payer et les changements introduits, ont obtenu des succès fous dans les domaines de l’enseignement, de la santé, de la gestion des affaires publiques, etc . Kagamé a réussi en l’espace d’un quart de siècle à créer un CITOYEN RWANDAIS qui garde au fond de lui les affres du génocide et qui voient le meilleur devant lui.

Rwanda, un pays à pensée unique, sans opposition, un président quasiment à vie avec une armée de partisans issus de l’ex rébellion. Des succès économiques, sanitaires et sociaux mais, est-ce suffisant pour vouloir ressembler à Kagamé, partisan de la manière forte

Le Président Macky Sall décrète un CLEAN DAY à la Kagamé mais, il oublie ou plutôt ses conseillers ne lui ont pas rappelé que le Sénégal était au SET SETAL alors que Paul Kagamé était embryonnaire dans la guérilla qui l’a porté au pouvoir. Avions nous vraiment besoin de référencer notre volonté de devenir propre à ce qui fait ailleurs? Et pourtant, le SET SETAL est un concept bien de chez nous, facilement assimilable et comestible pour les sénégalais qui s’interrogent sur le CLEAN DAY, un slogan anglais qui sonne comme un LËBE de Grande Mère.

À y voir de plus près, les emprisonnements d’activistes, les menaces réelles sur la presse et la liberté d’expression agrémentées à la sauce CLEAN DAY, peuvent renvoyer à ce clonage prononcé et craint d’un certain Paul Kagamé qui, dans son Rwanda continue d’avoir DROIT DE VIE ET DE MORT sur tout « sujet ».

Cette volonté de convoquer régulièrement Paul Kagamé au Sénégal au moment où nous chantons la DÉMOCRATIE n’est-elle pas un signe prémonitoire d’une nouvelle gestion avec une MAIN DE FER DANS UN GANT DE VELOURS? La révélation de Baba Aïdara sur l’envoi de juristes aux États Unis pour légaliser la possibilité d’un troisième mandat, l’accord permettant aux Marines américains de poser durablement leurs baluchons sur le sol sénégalais et tant d’autres signes, nous alertent déjà que le meilleur est déjà derrière nous. Du déjà vu, le troisième mandat pour Paul Kagame et sa “dictature modèle”.

Et Kagamé Président jusqu’en 2034 ? Tout porte à le croire. Car avec 98% de oui au référendum en octobre 2015, il a fait voter une modification constitutionnelle par les députés, approuvée deux mois après par référendum à plus de 98 %, qui l’autorise à se présenter pour un troisième mandat.

La révision de la Constitution a été sévèrement critiquée par les partenaires internationaux du Rwanda, États-Unis en tête, qui avaient appelé le chef d’État à quitter le pouvoir en 2017. Paul Kagame peut désormais potentiellement rester à la tête du pays jusqu’en 2034. La nouvelle Loi fondamentale lui permet d’être réélu cette année pour un mandat de sept ans, puis de briguer par la suite deux mandats de cinq ans.

Officiellement, tout va bien au Rwanda

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