Ukraine
Atlanticactu/ États-Unis/ Russie/ Serigne Ndong
Les discussions ont débuté le lundi 24 mars en Arabie saoudite entre la Russie et les États-Unis. Cette fois-ci, Moscou a constitué une équipe de négociateurs au profil très différent de celui de la première rencontre. Lors des précédentes négociations, la délégation était dirigée par Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères. Aujourd’hui, Moscou a dépêché deux personnalités bien connues pour leur implication dans le dossier ukrainien : un ancien diplomate et un ancien responsable des opérations au FSB, les services de sécurité intérieure.
Selon le porte-parole du Kremlin, il s’agit des « meilleurs négociateurs de la Russie ». Le diplomate en question est Grigory Karasin, sénateur et ancien vice-ministre des Affaires étrangères, qui a joué un rôle clé dans la rédaction des accords de Minsk 1 et Minsk 2 en 2014 et 2015. Ces accords avaient pour but de surveiller le conflit dans le Donbass, après que la région a été déstabilisée et que deux zones, les républiques de Donetsk et de Lougansk, sous influence de Moscou, ont été créées.
La deuxième figure de proue de cette équipe est Sergueï Beseda, actuellement conseiller du directeur du FSB. Ce général a longtemps dirigé le cinquième service du FSB, chargé de la collecte de renseignements dans les anciens pays de l’Union soviétique, dont l’Ukraine. Depuis 2014, il fait l’objet de sanctions de la part des États-Unis, de l’Union européenne, du Canada et du Royaume-Uni. Beseda était toujours en fonction lorsque Vladimir Poutine a lancé ce qu’il qualifie encore d’« opération spéciale » en Ukraine.
Lors des premières discussions à Riyad en février, l’objectif principal pour Moscou était de renouer avec Washington. Cette fois-ci, le choix de ces négociateurs montre clairement que la guerre en Ukraine est au cœur des discussions.
Cependant, il n’est pas certain que Moscou attende beaucoup de cette nouvelle phase de pourparlers. Même si ces deux personnalités indiquent une volonté d’entrer dans des négociations détaillées, leur présence suggère que les discussions pourraient s’étendre sur plusieurs semaines. En outre, les sujets de négociation, notamment un cessez-le-feu concernant les infrastructures énergétiques et la reprise de l’accord céréalier en mer Noire, sont des thèmes qui avantagent surtout la Russie. En mer Noire, le rapport de forces est actuellement défavorable à Moscou, ce qui en fait, selon le Kremlin, « le principal sujet de négociation » ce lundi 24 mars à Riyad.