vendredi, 26 avril 2024 23:53

Installation de la 14ème législature : Avec une faible majorité, BBY était-elle encore maître du jeu ?

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@Atlanticactu.com – Les députés députés élus et réélus sont attendus à l’hémicycle de la Place Soweto, à partir de lundi 12 septembre, pour participer à la séance inaugurale de la 14e législature suivie de l’élection du nouveau président de l’Assemblée nationale, avant la répartition des postes clés. Une installation unique dans l’histoire politique du Sénégal car, les marges de manœuvre notamment pour la coalition présidentielle, seront extrêmement limitées surtout qu’avec le RIAN, quelques 7 ministres et directeurs généraux élus députés ne pourront participer aux travaux, selon les articles 54, 109 et 113 du Règlement intérieur.
En conclave dans la Petite Côte pour harmoniser leurs positions quant aux consignes de vote, les députés élus sur la bannière de BBY risquent d’avoir une mauvaise surprise ce lundi en franchissant les portes de l’hémicycle. Car , selon le Prr Meïssa Diakhaté, Agrégé de Droit Public et Spécialiste du droit parlementaire,  l’Art. 54 alinéa 2 de la Constitution du 22 janvier 2001 stipule, « Le député, nommé membre du Gouvernement, ne peut siéger à l’Assemblée nationale pendant la durée de ses fonctions ministérielles ». Et le juriste va plus loin en convoquant également l’Art.109 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale (RIAN) , qui dit formellement, «  Le mandat de député est incompatible avec la qualité de membre du Gouvernement ».
Si le ministre élu député n’est pas obligé de démissionner tout de suite, par contre,  il lui est interdit de siéger à l’Assemblée nationale tant qu’il n’a pas choisi.
Les ministres Abdoulaye Daouda Diallo, Abdoulaye Seydou Sow,  Mariama Sarr, Cheikh Abdoul Ahad Mbacke ainsi que les Directeurs généraux Malick Diop directeur Asepex,  Papa Mademba Biteye de Senelec et Papa Malick Ndour du Prodac, sont concernés. Auront-ils le temps de démissionner de leur poste ?
Outre l’Art 109 du Règlement intérieur, l’Art. 113  interdit également à un Directeur général d’une entreprise publique de cumuler cette fonction avec celle de député. Cette nouvelle donne assombrit davantage le jeu de BBY à moins qu’un subterfuge ait été déjà mis en orbite pour contourner le Règlement intérieur.
Avec 82 députés, BBY qui recevra le renfort de Pape DIOP ancien Président de l’Assemblée nationale sous Me Abdoulaye Wade, a finalement arraché au forceps la majorité devant l’opposition emmenée par Ousmane Sonko et ses 80 députés. Thierno Alassane Sall de AAR Sénégal et Pape Djibril Fall des Serviteurs, n’ont pas encore leur alignement officiel envers l’un ou l’autre camp.
Secouée par une guerre souterraine d’ambitions présidentielles, l’APR complètement affaibli au sortir des législatives, ne peut se permettre d’augmenter le nombre de fronts ouverts aussi bien en interne qu’au sein de la coalition Benno Bokk Yakar mais, surtout de cette opposition incarnée par Ousmane Sonko qui en l’espace de 3 scrutins, a montré son appétit insatiable. En effet, de 125 députés en 2017, Benno a perdu 40 élus au moment où l’opposition flirte avec la majorité requise. Un tel clivage au Parlement est inédit dans l’histoire sénégalaise et devrait contraindre le président Macky Sall, à la tête du Sénégal depuis 2012, de lâcher du lest, d’adapter sa politique et de négocier davantage avec tous les acteurs politiques.
Et si les lueurs d’une victoire étaient in fine  un leurre qui sonne le glas de BBY. Avec une perte sèche de 40 députés entre 2017 et 2022, BBY est-elle toujours maîtresse de son destin ?
Même en perdant un nombre important de députés, BBY a obtenu 46,5% des suffrages contre 49% des voix en 2017. Une petite régression si on se fie aux pourcentages entre les deux élections. La réorganisation de l’opposition qui est allée unie aux élections alors qu’en 2017 elle était désunie, a été fatale pour les stratèges de la mouvance présidentielle au point qu’il est permis d’espérer une Remontada d’ici 2024.
Une Remontada qui s’annonce difficile notamment avec la résurrection du Parti Démocratique Sénégalais de Me Abdoulaye Wade qui a su nouer une alliance stratégique à la bonne heure. Si cette inter-coalition perdure et résiste aux petites ambitions et aux coups de boutoirs du pouvoir, il va s’en dire que ceux qui prédisent la fin du régime de Macky SALL, n’auront pas tort.
Pour le reste , YEWWI qui avait moins de 800 000 voix lors des locales de janvier 2022, s’est retrouvé avec plus d’un million de voix. 
PAPE SANÉ 

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