Dans le cadre de la reddition des comptes, le nouvel homme fort de la Guinée ne cesse de poser des actes rassurants. Après l’ouverture de plusieurs informations judiciaires contre d’anciens dignitaires du régime de Alpha CONDÉ qui, pour la plupart, croupissent en prison, c’est au tour des principaux acteurs de la modification constitutionnelle ayant permis un troisième mandat illégitime de répondre de leurs actes qui ont été à l’origine de plusieurs morts et blessés. L’ancien président de la Cour Constitutionnelle, juridiction qui a validé le troisième mandat pour Alpha Condé a été envoyé en prison.
Jeudi 15 décembre, l’ancien président de la Cour constitutionnelle, Mohamed Lamine Bangoura a été inculpé par la Cour de Répression des infractions économiques et financières pour des faits « présumés de corruption, enrichissement illicite, blanchiment d’argent, faux et usage de faux en écriture publique, parjure, détournement de deniers publics et complicité » et placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Conakry.
L’ex-président de la Cour Constitutionnelle qui, avec sept (7) autres conseillers avaient évincé Kelefa Sall, à l’époque président de ladite institution, est dans le collimateur du ministère de la justice depuis plusieurs mois.
En juillet dernier, le ministre de la justice Alphonse Charles Wright révélait que le vendredi 28 septembre 2018, M. Bangoura jusque-là vice-président de la Cour Constitutionnelle a été élu à la tête de ladite institution avec un budget annuel de plus de 20 milliards de francs guinéens.
« Aujourd’hui, en Afrique de l’Ouest, les présidents en fin de magistère manipulent la Constitution en complicité avec des juristes-tailleurs, au risque d’embraser leur pays. En Côte d’Ivoire, en Guinée, des dizaines de personnes ont trouvé la mort face au forcing perpétré par Alpha CONDÉ et Alassane Dramane OUATTARA. Macky SALL et le Conseil Constitutionnel franchiront-t-ils le rubicon ? »