@Atlanticactu.com – On en sait davantage sur les tenants et aboutissants de la libération des sept militaires sénégalais retenus en otage par Salif Sadio à la suite de violents accrochages. Retenus près d’un mois en captivité alors qu’ils étaient déployés en Gambie dans le cadre d’un protocole d’entente multilatéral avec la CEDEAO et bilatéral, les autorités gambiennes ont plus joué la carte de la prudence pour ne pas dire la neutralité. Ces dernières auront juste accepté d’accompagner la délégation composée de l’ECOMIG, de Sant’Égidio et de la Croix-Rouge lors de la signature de l’accord à Baipal.
Considérée depuis plusieurs années comme la « terre d’accueil » de l’aile Nord du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance, la Gambie malgré la chute de Yaya Jammeh en 2017, continue de dérouler le tapis rouge au MFDC et à couvrir les trafics illicites de l’organisation irrédentiste. Le trafic de bois en provenance des forêts Casamançaises notamment qui a généré quelques 300 millions de dollars l’année dernière et ce, malgré la présence des soldats sénégalais et de l’armée gambienne le long de la frontière.
Le silence du président Adama Barrow et des militaires gambiens peut se comprendre après les menaces directes du chef de l’aile Nord. Salif Sadio n’a eu de cesse d’avertir le gouvernement gambien qu’il considérait la présence militaire sénégalaise comme une volonté de s’en prendre à ses troupes et, avait déclaré qu’il userait de tous les moyens pour foncer sur la State House s’il était attaqué. Ses menaces ont été apparemment prises au sérieux.
Un membre de la délégation gambienne, le colonel Musa Trawally, a déclaré que la Gambie n’est pas impliquée dans le conflit en Casamance. La Gambie est neutre dans cette crise en cours et restera toujours neutre.
D’ailleurs, alors qu’il était invité à prendre part aux négociations pour tirer les sept otages des mains de Salif Sadio , le gouvernement gambien a déclaré qu’il était neutre dans le conflit de faible intensité qui oppose le Sénégal et les forces séparatistes en Casamance. La déclaration intervient alors que les sept soldats sénégalais capturés ont été remis à une délégation du gouvernement gambien, de la Croix-Rouge et des responsables de la CEDEAO.
Pour preuve, seuls les représentants de la CEDEAO, de la Croix-Rouge et de Sant’Égidio auront les seuls à apposer leurs signatures sur les documents qui ont permis la libération des sept militaires sénégalais retenus en otage depuis le 24 janvier dernier. Les soldats ont été remis hier à la délégation des médiateurs qui ont conclu un accord avec le chef séparatiste du MFDC, Salif Sadio.
Les hommes ont été détenus comme prisonniers de guerre lors des affrontements du mois dernier entre les forces opposées le long de la frontière sud de la Gambie avec le Sénégal. Les soldats sénégalais sont avec un contingent des forces de l’Ecomig déployées à Foni et se sont affrontés avec les rebelles après avoir tenté d’arrêter les contrebandiers de bois.
Le Mouvement des forces démocratiques pour la Casamance (MFDC) est à l’origine d’un conflit séparatiste de faible intensité dans la région méridionale de la Casamance au Sénégal qui remonte à 1982 et a fait plusieurs milliers de morts.
Pape SANÉ