jeudi, 18 avril 2024 17:27

[Édito] : Entrisme, copinage gouvernemental, prébendiers politiques contre le peuple (Par Pape Sané)

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@Atlanticactu.com – Dire ou soutenir que le Sénégal est une exception, c’est de l’euphémisme notoire tellement ce pays a accédé à l’indépendance dans une énorme farce et continue de se mouvoir dans le concert des Nations en pérennisant la farce ou plutôt la comédie. De pays de dialogue tant chanté par le premier président Léopold Sedar Senghor, la glissade sémantique de ses successeurs Abdou Diouf et Abdoulaye Wade a évolué pour devenir un pays de partage du gâteau avant de s’enfoncer définitivement dans la domination du parti sur la Patrie sous Macky Sall.

Avec un président enfin né après les indépendances, les sénégalais dans leur immense majorité, avaient le net espoir que les derniers vestiges du colonialisme allaient disparaître pour enfin laisser libre cours à la sénégalité qui sommeillait en chacun d’entre nous. Hélas, Macky comme le maquillage a été un leurre, une lueur trompeuse. De l’hégémonie de la Patrie sur le Parti, un vœu chimérique, le Sénégal s’est installé dans une forme de néocolonialisme où seuls la « classe » pouvait bénéficier des énormes richesses dont la Nature a gratifié le Sénégal. Pour le reste, ceux qui sont considérés comme des sujets, ont comme seul viatique la possibilité de pester, de crier, de manifester et se faire bastonner.

Au même moment, Macky se plaît à faire ce qu’il sait faire le mieux, c’est-à-dire, partager les ressources entre copains et coquins comme l’Entrisme de certains laudateurs ou dealers dans un « Gouvernement d’union Nationale » et ce, contre le peuple sénégalais. Ainsi, ces gouvernements faits de nouvelles alliances conçus entre hommes politiques et non entre les politiques et les citoyens, sous-entend que les gouvernements précédents n’étaient pas pour la Nation ni ouverts au peuple et donc contre la Nation et le peuple.

La dénomination importe peu, qu’il soit dénommé Gouvernement tout court, Gouvernement inclusif, Gouvernement de mission, de consensus ou tout autre nom. Ce qui prévaut aujourd’hui, c’est un gouvernement qui s’attaque aux problèmes récurrents et quotidiens des citoyens sénégalais et non, de partage de prébendes pour une clientèle politicienne qui ne cesse de coûter cher sans depuis 1960, démontrer son utilité.

« Comme une illustration parfaitement parfaite, tout fonctionne comme si deux corps étrangers cohabitaient sur un même espace en s’ignorant ou en ne se fréquentant que dans l’obligation de le faire, causant ainsi un préjudice sérieux »

La gouvernance est défaillante dans tous les secteurs d’activité privés ou publics, et cela date de longtemps, à cet instant on assiste à l’existence d’une non-Gouvernance, et l’existence du pouvoir brute sans autorité et vision.

Par ailleurs, la crise récente est d’ordre économique, juridique,  sociale et sécuritaire avant d’être politique. Et donc pas de solution pérenne sans une véritable économie nationale renforcée par une bonne gouvernance, l’exercice d’une justice indépendante et non d’une justice politique qui offrirait un maximum de perspectives et d’opportunités réelles de création de richesses, distribuées équitablement.

  • Près de dix ans, pas assez d’emplois nouveaux, chômage endémique,
    Près de dix ans, une floraison de services publics désorganisés et inefficaces,
    Près de dix ans, avec un système de santé moribond et discriminatoire et contre les pauvres,
    Près de dix ans, pas d’écoles ni universités, grands corps malades de la société.
  • Près de dix ans, avec un taux de pauvreté qui ne cesse de grimper,
    Depuis près de dix ans, avec des institutions constitutionnelles budgétivores qui n’assument plus leurs responsabilités. J’en passe………
  • Depuis près de dix ans, avec une hausse de la population pendant que les politiques publiques ignorent l’aspect démographique.
  • Il ya dix ans, Dakar comptait environ 3,8 millions d’habitants, en 2020 pourtant  pas de nouvel hôpital, pas de nouveau lycée, justes de nouveaux marches à ciel ouvert….

Alors que gagnent les sénégalais à avoir une pléthore de ministres, directeurs généraux et entres postes de responsabilité qui ne travailleront uniquement que pour maintenir leurs avantages c’est-à-dire régler les problèmes politico-politiciens, qui mettront de côté des problèmes quotidiens du peuple jugés contreproductif. Dorénavant,  à chaque fois que l’on parle de Remaniement, on s’attend à des compromis compromissoires entre les hommes politiques antagonistes insatisfaits, alors que toute résolution de crise sans le peuple est contre le peuple, donc vouée à l’échec.

Il est temps que le passé nous serve de leçon, l’histoire n’est pas seulement les récits des événements passés mais aussi une prise en conscience. L’urgence pour Macky est de constituer un gouvernement du peuple, c’est -à -dire qui est avec le peuple, qui comprend le peuple et qui l’écoute.
Un gouvernement qui a pour préoccupation de résoudre les problèmes et non de les créer. Pour être avec le peuple, il suffit de résoudre ses problèmes de manière durable et constante.

« Le citoyen méconnaît profondément le gouvernement au point de s’en éloigner, creusant davantage le fossé qui les sépare, le discours public et les réalités sociales. Une situation qui fragilise fondamentalement l’État et met à mal l’exécution de sa mission première, en l’occurrence la réponse aux aspirations légitimes des sénégalais.

PAPE SANÉ 

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