Quelques heures après l’agression sur le Pr Moussa Seydi au cimetière de Yoff, l’auteur des faits a été interpellé par la Sûreté Urbaine du Commissariat Central de Dakar. Une bonne chose en soi mais fallait-il en attendre d’en arriver là ? Depuis plusieurs mois des alertes ont été lancé pour que la sécurité du chef du Service des Maladies Infectieuses du Centre National Hospitalier Universitaire de Fann soit prise en charge en raison des dangers permanents incités dans le cadre de la pandémie du Coronavirus. Atlanticactu en avait fait son cheval de bataille sans que les autorités ne réagissent.
En réussissant à arrêter l’individu qui aurait vertement menacé le Pr Seydi, la police réussit un brillant coup de filet. Mais, si le ministre de l’intérieur et ses services avaient pris les devants en instaurant une sécurité autour de l’homme quand les menaces naissaient dans les réseaux sociaux, Moussa Seydi n’aurait certainement pas eu à vivre telle situation.
Ailleurs, pour moins que les responsabilités du Pr Seydi les services de sécurité ont placé d’imminentes personnalités sous leur protection. Au Sénégal, ce service n’a pas été accordé à Moussa Seydi mais, il l’est pour des personnes qui à tout point de vue n’en ont pas besoin. Quelle perte cela aura été si le pire était arrivé lors de cette agression ?
Etant à la pointe de la lutte contre la pandémie, le Pr Seydi cristallise depuis le 2 mars dernier date du premier cas connu du Covid19 au Sénégal l’espoir et l’assurance des citoyens. Sa posture de scientifique a parfois gêné au point que toutes sortes de peaux de bananes ont parcouru son chemin depuis lors. Les coups les plus durs pour ce médecin sont venus de sa propre tutelle qui , à un certain moment, avait tout fait pour réduire Moussa Seydi à zéro.
Mais, l’homme a toujours bénéficié de la confiance du président de la république et ce dernier était monté souvent au front pour arbitrer entre le ministre Abdoulaye Diouf Sarr (qui avait réduit les prérogatives du Pr Seydi) et le chef du service des Maladies Infectieuses.
Que cache cette agression ? Est-ce juste un fétu de paille ou les propos « Vous ne dites pas la vérité aux Sénégalais » prononcés par l’agresseur, ne seraient pas l’arbre qui cache la forêt? Car les Sénégalais semblent de plus en plus tournés en bourrique dans la gestion de la Covid19 avec tantôt des chiffres ou propos douteux, tantôt un discours de plus en plus politicien qui est mis en avant au moment où les cas positifs et les morts montent en flèche.
Cheikh Saadbou Diarra (Atlanticactu.com)