Après avoir gardé le silence pendant près d’un an sur la disparition du journaliste Samuel Wazizi, le gouvernement a finalement confirmé sa mort dans un communiqué publié vendredi. Le ministère camerounais de la Défense a déclaré que le journaliste était décédé des suites d’une « sepsis sévère », a appris atlanticactu.com.
Interpellé dans le Sud-Ouest anglophone le 3 août 2019 et « soupçonné d’intelligence avec les terroristes et de complicité d’actes de terrorisme », Samuel Abuwe Ajiekha, plus connu sous le nom de Wazizi, était présentateur de la chaîne privée Chillen Media Télévision (Cmtv) basée dans la ville de Buea, capitale de la région anglophone du Sud-Ouest. L’information de sa mort a été donnée mardi 3 juin par la télévision Équinoxe TV, un média privé basé à Douala la métropole économique du Cameroun.
Dans la version officielle, le Chef de division de la communication au ministère de la défense, le Capitaine de Frégate Cyrille Serge Atonfack Guemo, affirme que « Samuel Wazizi, est mort le 17 aout 2019 à l’hôpital militaire de Yaoundé des suites d’une Sepsis sévère (Inflammation générale et violente de l’organisme en réponse à une infection bactérienne, ndlr). Les officiels affirment également que le défunt «se disant animateur dans une chaine de télévision locale, était en réalité un logisticien de divers groupes terroristes».
Des affirmations balayées d’un revers de la main par des journalistes, des ONG de défense des droits humains et la famille du défunt. Ces derniers ont déclaré depuis l’annonce de la triste nouvelle, que le journaliste Samuel Wazizi est mort des suites d’actes de torture, selon des sources crédibles.
Dans ce jeu de ping-pong, l’Ambassadeur de France au Cameroun, Christophe Guilhou, dit avoir obtenu du président Paul Biya au cours d’une audience, vendredi 5 juin à Yaoundé, la promesse d’ouvrir une enquête à la suite de la disparition de Samuel Wazizi.
«Le président m’a promis qu’il allait lancer les enquêtes pour faire toutes la lumière sur cette affaire» a révélé à la presse, le diplomate français à la fin de sa rencontre avec le président camerounais.
Les détentions arbitraires de journalistes et leurs poursuites devant des tribunaux d’exception sont courantes au Cameroun. Le pays a d’ailleurs perdu trois places et occupe désormais la 134e position sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse établi en 2020 par Reporters Sans Frontières (RSF).
La Rédaction (atlanticactu.com)