Sénégal
Atlanticactu/ Audition des magistrats/ Alioune Tine/ Serigne Ndong
Le projet de réforme du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, adopté le 27 juin 2025 à une large majorité, provoque de vives réactions. L’article 56, l’une des dispositions les plus critiquées, permet aux commissions d’enquête parlementaire de convoquer des magistrats en fonction, sous réserve de l’aval du ministre de la Justice. Une disposition que Alioune Tine, président d’AfricaJomcenter et défenseur reconnu des droits humains, qualifie d’ »hérésie démocratique ».
Dans une publication sur X (ancienne Twitter), Alioune Tine met en garde : « L’audition des magistrats par une Commission d’enquête parlementaire viole la séparation des pouvoirs, principe sacro-saint de notre Constitution. C’est soumettre le judiciaire au contrôle d’un Parlement dominé par un parti hégémonique ».
Il craint une dérive vers un « régime illibéral » : « Quand le même parti contrôle l’exécutif, l’appareil d’État et les institutions, la démocratie est en péril. Cette réforme bloque tout progrès démocratique ».
Ses inquiétudes font écho à celles d’autres voix critiques, dont le magistrat Mamadou Yakham Keïta, qui considère ce texte comme une atteinte à l’indépendance du pouvoir judiciaire.