vendredi, 26 avril 2024 16:25

Après avoir déclenché les hostilités, le Président Kaïs Saïed condamne le racisme des tunisiens

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Tunisie
Atlanticactu / Casablanca / Youssef Zyne
À quel Kaïs Saïed se fier finalement ? Après avoir traité de « hordes sauvages » les subsahariens résidant en Tunisie, le président Saïed est sorti pour condamner vigoureusement les actes de racisme perpétrés par ses concitoyens sur les africains au Sud du Sahara. Il a souligné également les conséquences juridiques possibles pour les auteurs de tels actes 10 jours après avoir annoncé une répression de la migration illégale en utilisant un langage que l’Union africaine a condamné comme « discours de haine raciste ».
Lors d’une déclaration le 21 février demandant aux forces de sécurité d’expulser tous les immigrants illégaux, le président Kais Saied a qualifié la migration de « conspiration pour changer la démographie de la Tunisie » en la rendant plus africaine et moins arabe.
De nombreux migrants ont déclaré qu’ils avaient été attaqués, notamment par des jets de pierres par des gangs de jeunes dans leurs quartiers, et des groupes de défense des droits ont déclaré que la police avait mis du temps à réagir à de telles agressions.
Tandis que Kaïs Saied niait le racisme dans une déclaration le 23 février, il a néanmoins répété sa vision de l’immigration comme étant un complot démographique. Avant dimanche, le président Saied n’avait pas publiquement mis en garde contre les conséquences juridiques des attentats.
Les partis d’opposition et les groupes de défense des droits ont déclaré que la répression de Saied contre les immigrés, qui a coïncidé avec les arrestations de personnalités de l’opposition, visait à détourner l’attention de la crise économique tunisienne.
L’opposition a décrit sa répression de la migration illégale comme une campagne contre la traite des êtres humains et a souligné une loi adoptée en 2018 contre la discrimination pour dire que toute attaque verbale ou physique contre des étrangers serait poursuivie.
Mais il a ajouté que la Tunisie était honorée d’être un pays africain et a annoncé un assouplissement des règles de visa pour les citoyens africains, permettant des séjours jusqu’à six mois au lieu de trois sans demander de résidence, et d’un an pour les étudiants.
Depuis cette sortie du président tunisien, la police a arrêté des centaines de migrants, des propriétaires ont sommairement expulsé des centaines d’autres de leurs maisons et plusieurs ont été licenciés de leur travail, selon des groupes de défense des droits.

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