Au train où vont les choses, Cyril Ramaphosa risque d’être le troisième président de la république à être destitué en plein mandat après ses prédécesseurs Thabo Mbeki et Jacob Zuma. Le sort du président sud-africain Cyril Ramaphosa mobilisait, jeudi, toutes les attentions, au lendemain de la publication d’un rapport affirmant qu’il « a pu commettre » des « violations et des fautes », dans le cadre d’un scandale autour d’un cambriolage qui l’empoisonne depuis des mois.
Le président sud-africain, doit-il rendre ou non le tablier, la question occupe la une des journaux. A Soweto, le sujet divise. Il pourrait être destitué. Et depuis, Cyril Ramaphosa multiplie les « consultations » avec les poids lourds de l’ANC et devrait faire une « annonce imminente » alors qu’il est menacé d’une procédure de destitution liée à un scandale qui l’empoisonne depuis des mois, a déclaré jeudi 1er décembre son porte-parole.
Cyril Ramaphosa continue à « étudier un certain nombre d’options dans le meilleur intérêt du pays », a-t-il répété, précisant que le président « examine encore le rapport » publié mercredi qui affirme qu’il « a pu commettre » des « violations et des fautes » dans le cadre d’un scandale autour d’un cambriolage
« Comment une personne de sa stature, de sa position peut-elle être impliquée dans un tel scandale financier ? Et je pense, qu’il n’a apporté aucune explication. Vous savez, j’ai l’impression que nous sommes sur une spirale descendante », explique Linda Mogoje, habitant de Soweto.
« Non. Je ne pense pas qu’il doit démissionner. Parce que les affaires de Phala Phala et sa présidence sont deux questions distinctes. Je pense que jusqu’à présent, il a été un bon président. »
L’affaire commence en février 2020, quand des cambrioleurs s’introduisent dans une des luxueuses propriétés du président sud-africain, qui a fait fortune dans les affaires avant de revenir à la politique.
Les voleurs sont neutralisés, séquestrés de longues heures, selon la plainte initiale déposée en juin qui a déclenché le scandale. D’importantes sommes en liquide sont retrouvées sous les coussins d’un canapé. La plainte accuse Cyril Ramaphosa de ne pas avoir signalé l’incident, ni à la police, ni au fisc.
Ce vendredi, l’ANC au pouvoir se penche sur l’avenir de Ramaphosa à Johannesburg. La tendance serait plutôt à la stabilité. Le pays attend une annonce imminente de l’intéressé qui aurait passé la journée de jeudi à consulter les poids lourds de son parti.
« Personne ne devrait être au-dessus de la loi, mais porter un jugement définitif sur une personne en se basant sur ce qui est en fait une commission d’enquête préliminaire, qui n’a pas fait de détermination finale des faits, pourrait conduire à l’anarchie », plaide Mgr Thabo Makgoba, successeur de Desmond Tutu.