vendredi, 22 novembre 2024 03:48

Contrat de concession : Après le rejet « injustifié » de son recours, la SDE dans tous ses états

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« La SDE exprime son étonnement et son profond désaccord avec cette décision qui ne respecte ni le droit du Sénégal, ni le code des marchés publics et encore moins le dossier d’appel d’offres (DAO) qui devaient régir cet appel d’offres international », tels sont les propos du chargé de la Communication de cette boîte.

La Sénégalaise des Eaux assure l’exploitation et la gestion du service public de l’eau potable en milieu urbain au Sénégal depuis 1996. Elle a été mandatée par l’État du Sénégal à la suite de la restructuration du sous-secteur de l’hydraulique urbaine sur la base d’un Contrat d’Affermage. Les performances de l’entreprise (1996-2017) ont grandement contribué à l’atteinte par le Sénégal des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) dans le domaine du service d’eau potable en compagnie des autres acteurs du secteur de l’hydraulique urbaine. La SDE participe aux côtés des autorités sénégalaises à l’amélioration constante de la qualité de vie des populations. Avec plus de 1 200 collaborateurs sénégalais, la SDE approvisionne plus de 7 millions de consommateurs (soit 3 fois plus depuis qu’en 1996) chaque jour à travers des branchements individuels et des bornes fontaines.

Un dossier d’appel d’offres qui bat tous les records de longévité sans compter, les faveurs annoncées et accordées à Suez depuis le début du processus

Dans un courrier reçu le 13 juin 2019 de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP), la Sénégalaise des Eaux (SDE) a été informée que le Comité de Règlement des Différends de l’ARMP a rejeté, dans sa décision du 29 mai 2019, son recours en annulation de l’attribution provisoire du contrat d’affermage pour la gestion de l’eau accordée au Groupe Suez par l’ex-Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, le 15 avril 2019.

La SDE exprime son étonnement et son profond désaccord avec cette décision qui ne respecte ni le droit du Sénégal, ni le code des marchés publics et encore moins le dossier d’appel d’offres (DAO) qui devaient régir cet appel d’offres international, lancé depuis juin 2017 en accord notamment avec les bailleurs de fonds. Ces derniers ont alors affirmé leur volonté de soutenir la réforme du secteur de l’eau et conditionné leur participation au financement de KMS3 (usine d’eau potable, canalisations, …) à la tenue de cet appel d’offres.


L’ARMP ravale son « vomi » quelques mois seulement après avoir donné raison à la SDE. Que s’est-il passé entre-temps ?

La SDE réaffirme avec force que l’appel d’offres prévoyait très clairement qu’après la qualification technique des candidats, le choix du vainqueur devait se porter sur le moins disant. La SDE rappelle qu’elle a proposé le prix exploitant le plus bas (286,9 francs CFA le mètre cube d’eau), suivie de Suez (298,5 francs CFA) et de Veolia (366,3 francs CFA).

La SDE s’interroge donc sur les raisons qui poussent à choisir un concurrent plus cher pour les consommateurs et le Sénégal, lors des adjudications provisoires successives publiées les 23 octobre 2018 et 16 avril 2019. Il convient de souligner que la dernière adjudication est intervenue le jour du changement de Ministère de Monsieur Mansour Faye et qu’elle était en totale contradiction avec la décision du Comité de Règlement des Différends de l’ARMP qui avait annulé la première adjudication.

Suez Group, Suez International, quand l’état bénit le conflit d’intérêt

Par ailleurs, la SDE considère que le Groupe Suez se trouve en situation de conflit d’intérêt avec sa filiale Suez International, qui a remporté avec son partenaire local, le Consortium des Entreprises (CDE), la construction de l’usine d’eau potable KMS3.

Pour toutes ces raisons, et déterminée à faire respecter les règles de transparence dans l’intérêt des consommateurs et des populations, la SDE annonce la saisie de la Cour Suprême du Sénégal et va étudier la possibilité d’engager d’autres recours internationaux.

Enfin, la SDE en appelle aux bailleurs de fonds, notamment la Banque Européenne d’Investissement (BEI), l’Agence Française de Développement (AFD) et la Banque Mondiale (BM), qui ont pris des engagements en faveur de la réforme du secteur de l’eau et qui ne peuvent donc rester inactifs si cette réforme s’avère menacée par un appel d’offres international non transparent, vicié et partial.

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