Coronavirus – Si le Président de la République avait fait l’unanimité autour de lui dès les premiers jours de l’apparition de la pandémie au Sénégal, le contraire est en train de se produire avec des sorties de plus en plus incendiaires sur sa gestion. Les deniers scandales comme les marchés du riz et des transports des denrées alimentaires et le Décret instituant l’Honorariatpour les anciens présidents du CESE, ont fini par faire baisser sa côte aux yeux des sénégalais.Le « lâchage » des populations avec la reprise prochaine des cours, la réouverture de certains lieux publics ont précipité la démission des citoyens et de l’état.
La popularité de Macky Sall s’effondre après une embellie au début de la crise sanitaire, Il n’est pas le seul dans ce cas de figure car le ministre de l’intérieur, de par ses tâtonnements et revirements dans les décisions est à la même enseigne. L’autre ministre qui aurait pu réussir une meilleure gestion de la pandémie est en train de susciter une querelle de chapelle entre le personnel soignant au point qu’il a fallu une implication personnelle du Chef de l’état pour remettre de l’ordre au niveau du Comité National chargé de la riposte du Covid19. Aujourd’hui, seul le personnel médical continue de bénéficier de la confiance des Sénégalais.
Avec plusieurs personnes interrogées qui le considèrent comme « un assez bon président de la République », le chef de l’Etat retrouve quasiment son niveau le plus bas comme après la publication de l’enquête de BBC qui avait éclaboussé son frère et son régime. L’état d’urgence et le couvre-feu ont accentué suivis des scandales précités ont entamé le capital confiance des Sénégalais.
Aujourd’hui, les Sénégalais semblent faire face à un régime fantôme qui se signale juste à travers des scandales. Plus grave, si le Président Macky Sall est en baisse de popularité, il n’existe aucun champion dans son camp capable de cristalliser l’attention des sénégalais. Les différents ministres impliqués sont d’ailleurs plus critiqués que le Chef de l’état au point certains disent tout haut que, «Avec ces nouvelles mesures, le gouvernement nous a plus exposé au Coronavirus histoire de satisfaire une faible contestation sociale ».
Plus de la moitié des personnes approchées jugent très négative la gestion de la pandémie par le Président Macky Sall qui en l’espace de 8 ans n’aura construit aucun hôpital préférant les gadgets comme le Centre de Conférences Abdou Diouf ou le TER. Personnel médical, forces de sécurité, marchands , transporteurs, etc parmi les plus dépités
Près de la moitié des personnes interrogées (nombre que nous ne pouvons donner) jugent négativement son action, selon cette ‘enquête», le Président Macky Sall cède principalement du terrain sur un mois auprès de ses sympathisants en premier qui n’ont pas apprécié l’implication de sa famille dans la distribution des denrées alimentaires destinées aux ménages vulnérables. Ensuite , la grogne proviendra des couches vivant de l’informel et qui se sont vues du jour au lendemain obligées de faire la manche pour survivre.
Plusieurs ménages ciblées en mai ont donné au chef de l’Etat une note en nette baisse, alors que le corps soignant , en première ligne pour gérer la crise sanitaire, résiste mieux. Cette corporation, qui avait gagné en popularité au cours des deux premiers mois de crise dans l’enquête Atlanticactu , est stable ce mois-ci avec de jugements positifs et moins d’avis contraires.
L’autre inquiétude concerne les forces de sécurité, les acteurs de l’informel (transporteurs, marchands, Jakartamen,etc) qui n’ont pas compris cet abandon dont ils ont fait l’objet pendant plus de deux mois alors que cela n’a pas apparemment réduit la propagation du virus. Ce qui fait dire à certains soignants, « Le Président risque de surcharger les hôpitaux avec sa décision de desserrer l’étau car les jours précédents et suivants la Korité seront des vecteurs de multiplication des cas communautaires. Et cela au moment où le personnel commence à donner des signes de fatigue et que les lits font défaut ».
Cette enquête a été réalisée en ligne les 19 et 20 mai auprès de plusieurs personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Avec une marge d’erreur de 1,4 à 3,1 points.
Cheikh Saadbou Diarra (Atlanticactu.com)