vendredi, 22 novembre 2024 10:17

Mort de Hiba Thiam : Mise en danger de la vie d’autrui, Non assistance à personne en danger, cession de drogue, etc les chefs d’inculpation visés

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En l’espace de quarante huit heures entre la mort de Mame Habi Thiam dite Hiba et l’arrestation de certains jeunes « fils à papa », la machine à brouiller les consciences aura contribué à semer le doute dans la tête des sénégalais. Dans cette affaire très simple hormis la mort de Hiba, il s’agit de jeunes privilégiés de la République qui ont décidé de faire fi des mesures d’interdiction prises par le Décret instaurant l’état d’urgence assorti du couvre-feu. Une orgie qui a mal tourné à cause d’une mauvaise cocaïne et d’un machisme jamais égalé. Atlanticactu vous relate les minutes de cette soirée qui n’aurait jamais eu lieu.

En se donnant rendez-vous à 22 heures au Garden, ces privilégiés de la République étaient loin d’imaginer le malheur qui allait s’abattre sur eux et leurs proches. Pourtant, « Ce sont des habitués des lieux », nous confie une source proche de l’enquête car dit-il, « Ces jeunes louent régulièrement un appartement meublé dénommé le « Nubian » situé au 3ème étage et, pas plus tard que le week-end dernier , ils étaient là ».

« De ce qui ressort des premières constatations faites la nuit du décès de la jeune fille, les occupants de l’appartement étaient une bonne douzaine au moment fatidique même s’il n’est pas à écarter qu’ils étaient plus un peu plus tôt », renseigne la source. Des propos confirmés par un proche de Dame Amar qui tard dans la nuit , a reçu les confessions du jeune Jet Setteur après avoir quitté l’appartement.

Pour ce proche du jeune Amar dont les frasques sont connues depuis bien longtemps, « Contrairement à ce qui est dit, Dame Amar s’apprêtait à se rendre à la gendarmerie de son propre chef sur mon Conseil et celui de sa famille quand on l’a appelé de la brigade de Ngor ». Et de poursuivre, « Je n’y étais pas mais d’après les confidences de mon ami, ils ont tous paniqué et pris la clé des champs quand la petite se vidait de son sang ».

Par contre, Habib Amar, un cousin du jeune déclare qu’il est « hors de question qu’ils laissent Dame se faire crucifier alors que dans cette histoire malheureuse, il n’était pas seul. C’est vrai que son père n’est plus de ce monde mais nous n’accepterons pas qu’on veuille lui mettre tout sur le dos ». Un clin d’œil à ceux qui depuis hier tentent de disculper certaines personnes.

« Non assistance à personne en danger, mise en danger de la vie d’autrui, cession et consommation de drogue, association de malfaiteurs », tels sont les délits visés par le Directeur de l’enquête qui vise également X. Baba Diao réussira t-il encore à sauver l’un des siens après son fils Pépé Diao impliqué dans le meurtre d’un vigile

Sauf une prolongation de la garde à vue, Dame Amar, Rougui Diao, Djadia Tall, Amadou Niane, etc risquent gros et devront faire face au Procureur de la République. Si certains désespèrent déjà de voir cette affaire traitée en disculpant certains dont les parents sont considérés comme des intouchables au Sénégal, les parents de Hiba Thiam ne comptent laisser la mort de leur fille impunie. Et , son père s’en est ouvert personnellement au Président de la République en exigeant que justice soit rendue.

Et les parents de Hiba Thiam ne comptent pas assister à l’enterrement de cette affaire ou leur fille à perdu la vie ou, voir des lampistes envoyés en prison à la place des vrais auteurs. D’ailleurs, le cas de Pépé Diao qui était impliqué dans le meurtre d’un vigile de l’hôtel Cap Ouest avait juste bénéficié d’un contrôle judiciaire avant de disparaître au Maroc pendant plus d’une dizaine d’années. Le temps de la prescription.

Les vigiles entendus par les enquêteurs ont donné des informations qui selon notre source, sont des bombes. Car, nous dit-il, « Il ne serait pas surprenant que trois gros pontes soient interpellés dans le cadre de cette affaire ».

Si notre source n’a pas voulu entrer dans les détails, l’un de ceux qui ont fait face aux gendarmes par contre, nous donne quelques pistes. Max comme il se fait appeler, nous nous «Durant ce vendredi je n’y étais pas mais j’ai été informé très vite de la situation et j’ai aidé à ma façon à identifier tous ceux qui y étaient. Et j’ai dit aux enquêteurs que l’appartement le « Nubian » est loué à 100 000 francs la nuitée avec un service interne de 10 h à 20 heures. Certains le louent au mois à 2 millions . Ledit appartement bénéficie d’un accès restreint à partir de l’ascenseur dont l’occupant seul détient la clé ».

Pour Max, si les gendarmes font bien leur travail, ils découvriront pleins de petits secrets qui se sont déroulés dans cet immeuble. Et de confirmer que même absent des lieux, il a confirmé aux gendarmes que tout ce beau monde se trouvait dans l’appartement au moment des faits. Et c’est en dessous du « Nubian » que se trouve le SPA géré par la fille du propriétaire ».

Atlanticactu a effectué un retour sur les « lieux du crime » pour essayer de comprendre ce qui s’est réellement passé dans la nuit du 3 au 4avril dans ce luxueux appartement de Ngor/ Almadies. Sur place, les vigiles n’ont pas voulu se prononcer sur le décès de Hiba Thiam, consignes reçues à priori. Et, en plus de ne pas répondre , il nous a été servi du « Monsieur, circulez car le propriétaire ne veut voir personne ici ».

Un immeuble fréquenté par les têtes couronnées du pays, des jeunes issus de familles riches qui y organisent des soirées avec traiteur, drogue, alcool et sexe. Les gendarmes ignoraient ils ce qui se passait dans ce site douillet ?

Si les vigiles de l’immeuble sont restés muets, ça n’a pas été le cas pour ce voisin un fonctionnaire de l’ONU à la retraite qui a sa villa à quelques mètres du lieu du drame. Pour M.Touré, « En achetant ici vers les années 1990, je ne pensais pas que je souhaiterais un jour quitter ce quartier ». Et pour cause, « Hormis l’extension du parking du Casino du Cap Vert qui respecte le cadre, c’est l’érection de l’immeuble qui nous cause beaucoup de soucis avec les allers et venues de voitures à longueur de temps ». Et le retraite de nous préciser , « Il arrive que des jeunes souvent saouls créent un raffut indescriptible au point que nous soyons obligés de sortir ou d’appeler la gendarmerie ».

Des propos confirmés par un expatrié qui préfère garder l’anonymat de peur de représailles. « Il semblerait qu’il existe soit un bar soit un fumoir tellement l’immeuble est fréquenté par les gens qui arrivent toujours à bords de rutilantes voitures.de temps à autres, des véhicules officiels déposent des gens pour repartir rapidement stationner en haut de la ruelle, hors des regards ». Pourquoi a-t-il tant peur ? L’homme, la cinquantaine bien bouclée nous apprend, « Je suis marié à une africaine et un jour en revenant du supermarché, il y avait trois voitures qui avaient obstrué le passage et leurs conducteurs ne semblaient même pas déranger. Quand je suis sorti de mon véhicule pour attirer leur attention sur l’indiscipline dont ils faisaient, l’un d’entre eux a failli me casser la g…. et n’eut été le vigile il m’aurait bien tabassé ».

Cheikh Saadbou Diarra (Atlanticactu.com)

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