Lancé en octobre 2022, le Réseau des élus locaux du Sénégal tardent à démarrer ses activités faute de reconnaissance étatique. Une situation qu’il urge de corriger selon Bakary Diatta. Le maire de la ville de Bignona le le PM Ousmane Sonko président du REELS. Dans cette entretien l’édile demande en outre au chef de l’Etat de revoir la mise en œuvre de l’acte 3 de la décentralisation pour permettre aux collectivités de jouer pleinement leur role.
Question : IL y a un peu plus d’un an vous avez porté sur les fonds baptismaux le Réseau des Élus Locaux du Sénégal. Aujourd’hui où en est le REELS ?
Réponse : C’est vrai que depuis octobre 2022 le Reels a été mis en place et depuis lors il n’a pas été reconnu par le régime sortant d’un l’absence d’activité de cette association. C’est le lieu de rappeler que le principal créateur de l’association est l’actuel Premier ministre M. Ousmane Sonko. L’association n’a pas pu dérouler ses activités à cause du refus catégorique de sa reconnaissance par le régime de Macky Sall. C’est donc l’occasion de rappeler aux nouvelles autorités que l’ensemble des membres de cette association est dans l’attente de réaliser toutes les les possibilité afin de bénéficier des avantages qu’offre cette association comme l’ont eu les membres des autres associations d’élus.
Question : le président du réseau est devenu PM, le vice -président a quitté la coalition Yewwi Askan wi. Est ce que cette situation ne risque pas d’amoindrir la dynamique de l’association ?
Réponse : Pas tout à fait. Il suffit de remobiliser les troupes parce que la principale idée était basée sur la liberté d’appartenir à une association. Il n’est pas dit que si le vice-Président M. Barthelemy Dias quitte la coalition YAW cela peut mettre un frein à l’association. Quel que soit le nombre d’élus que nous allons représenter nous sommes dans les dispositions de faire bouger les lignes. Si en 2022 le gouvernement de Macky Sall avait octroyé à cette association l’autorisation d’exercer on aurait déjà fait nos preuves avant 2024. Aujourd’hui, devenu PM, le Président de l’association va certainement démissionner de son poste de maire. Dans ce cas, il ne sera plus parmi les élus on ira vers une restructuration de ce bureau qui va permettre au REELS de pouvoir fonctionner pleinement. Il faut rappeler que c’est compte tenu des manquements, des faiblesses que nous avions notés chez l’AMS que ce réseau a été mis sur pied. Et rien n’a changé entre-temps. C’est vrai qu’à l’époque les gens pensaient que c’était une manière de s’opposer radicalement au régime de Macky Sall mais aujourd’hui il va s’en dire que dans la logique il faudrait continuer à installer cette dynamique de changement auprès de cette association qui regroupe tous les élus. On avait constaté l’existence de deux associations, celle des maires et celle des présidents de conseil départemental et à travers le réseau nous avons pu fédérer tout le monde autour d’une seule association.
Question : Qu’est ce que ce nouveau régime peut faire pour que votre réseau puisse propulser les collectivités territoriales ?
Réponse : reconnaître cette association et lui délivrer toute sa documentation nécessaire pour pouvoir exercer pleinement son droit. Et puis essayer de mettre en place tous les critères fondamentaux qui sous-tendent la création d’une association. Mais également faire en sorte que les membres puissent bénéficier des mêmes conditions que les membres de l’AMS. Dans notre cahier de charge il était question de revaloriser les conditions d’existence des collectivités territoriales d’où la nécessité de travailler à ce que les collectivités puissent être dotés de ressources suffisantes pour pouvoir exercer pleinement leurs devoirs de développement local. Et à travers ce réseau nous espérons que le Président Bassirou Diomaye Faye ne tardera pas à faire le nécessaire. Ce qui permettra aux élus de voyager parce que les point les plus importants pour une collectivité c’est le partenariat public-privé mais également la coopération bilatérale. Et pour ce faire les élus ont besoin de voyager et parmi les contraintes il y a l’obtention du visa et à chaque fois nous sommes soumis à une participation à l’AMS pour espérer un accompagnement de cette association pour l’obtention du visa. Et comme nous étions au REELS il n’était pas évident de bénéficier de ces avantages d’où la nécessité pour ce régime de diligenter le dossier et d’offrir à ce réseau toutes les commodités pour qu’il puissent bénéficier des avantages de ce type d’association.
Question : M. Le maire vous dites donc que la non reconnaissance du REELS est un frein pour le fonctionnement de vos collectivités ?
Réponse : Effectivement car la non reconnaissance ne permettait pas que les collectivités puissent bénéficier de certains avantages offerts par l’AMS. Par exemple, l’obtention du visa était conditionnée par l’accompagnement de l’AMS. Et si on est pas membre de cette association, si on a pas cotisé il n’était pas possible de bénéficier des avantages offerts par l’organisation.
Question : Concrètement qu’est ce que le REELS peut faire que les autres associations n’ont pas réussi à faire ?
Réponse : l’un des éléments essentiels est la revendication d’une plus haute considération pour les collectivités territoriales. Parce que nous savons qu’à travers l’acte 3 de la décentralisation il y a eu beaucoup de compétences dévolus aux collectivités territoriales et les moyens n’on pas accompagner le transfert. C’est pour cette raison qu’il y a de quoi revoir la charte de ce réseau, essayer de voir les revendications à porter pour que les collectivités puissent bénéficier davantage de ressources pour pouvoir accélérer le développement. Dans notre entendement le développement passe par les collectivités territoriales. Donc en renforçant les collectivités on pourra asseoir le développement local qui va impacter un développement national.
Question : Certains élus disent que l’Etat à transféré les compétences sans les moyens. Aujourd’hui qu’attendez vous du chef de l’Etat par rapport à l’acte 3 de la décentralisation ?
Réponse : l’acte 3 en lui-même est une bonne idée mais c’est dans la mise en œuvre qu’on a connu des difficultés. Et comme d’aucuns le disent on nous a transféré des difficultés et non des solutions. C’est le lieu de faire une évaluation de ces compétences transférées et essayer de voir comment transférer les moyens pour la réalisation des missions des collectivités. C’est un régime qui vient de s’installer, les attentes sont nombreuses et nous pensons qu’il urge de renforcer les collectivités à travers les fonds de concours pour leur permettre d’asseoir un développement local.