Suite à la volonté du président Macky Sall de se maintenir à la tête du pays par des subterfuges politiciens, l’opposition sénégalaise soutenue par les organisations de la Société Civile et la communauté internationale, rejettent toute idée de report de la présidentielle prévue le 25 février 2024. Dans cet élan, une déclaration claire et nette du Département d’État, les États-Unis se positionnent en défaveur de l’ambition du président sénégalais de prolonger son mandat à la tête de l’État.
C’est un désaveu en bonne et due forme de Washington qui a exprimé ses inquiétudes sur la situation politique en train de dégénérer en véritable crise post-électorale au vu des risques qui se profilent. Selon les États-Unis, le vote du Parlement sénégalais lundi dernier, qui reporte la présidentielle et prolonge le mandat du président Macky Sall, ne peut être qualifié de « légitime ». Washington a également demandé instamment au gouvernement sénégalais d’organiser l’élection présidentielle conformément à la Constitution et aux lois électorales en vigueur, ainsi que de mettre fin aux restrictions des droits et libertés des citoyens.
Pour les Etats-Unis, la tentative du président Macky Sall de prolonger son bail de quelques à l’issue de ses deux mandats, ne passe pas! Et contrairement à d’autres puissances ainsi que des organisations sous-régionales (CEDEAO) ou continentale (UA) et même internationales (OIF), qui font encore preuve d’un équilibrisme nonchalant diffusé dans des communiqués de presse à la limite laconique, Washington n’hésite pas à l’exprimer clairement. Dans une déclaration mercredi, le Département d’Etat américain a fait part de sa « profonde préoccupation » par rapport à l’évolution de la situation politique du pays avec la décision du président Macky Sall de reporter le scrutin présidentiel prévu le 25 février prochain. Washington s’est aussi inquiétée des conditions dans lesquelles s’est déroulé le vote sa la présence des députés de l’opposition, d’une loi prorogeant la date du scrutin au 25 février 2025 et de maintenir le chef de l’Etat sortant dans ses fonctions jusqu’à l’installation du nouveau président. .
« Les États-Unis sont profondément préoccupés par les mesures prises pour repousser l’élection présidentielle du 25 février au Sénégal, une mesure qui va à l’encontre de la forte tradition démocratique du pays. Nous sommes particulièrement alarmés par les informations selon lesquelles les forces de sécurité ont expulsé par la force des parlementaires qui s’opposaient à un projet de loi visant à repousser l’élection. Dès lors, compte tenu des conditions dans lesquelles il s’est déroulé, le vote de l’Assemblée nationale ne peut être considéré comme légitime. Les États-Unis demandent instamment au gouvernement du Sénégal d’organiser l’élection présidentielle conformément à la Constitution et aux lois électorales. Nous demandons également au gouvernement sénégalais de rétablir immédiatement l’accès à Internet et de veiller à ce que les libertés de réunion pacifique et d’expression, y compris pour les membres de la presse, soient pleinement respectées. Les États-Unis continueront de dialoguer avec toutes les parties et les partenaires régionaux dans les jours à venir ». Déclarations de Matthew Miller, Porte-parole du Département d’État des États-Unis
Désaveu cinglant des États-Unis vis-à-vis de Macky Sall…
Pour le pays de l’Oncle Sam, la prolongation de mandat ou « tazarce » que veut jouer Macky Sall, c’est donc No! Le désaveu est très clair et c’est assez rare ces derniers temps et dans de pareilles circonstances que ça mérite d’être mis en exergue. Et pour qui connait les Yankees quand ils disent non, savent que cela vaut presque un veto pour tout averti qui sait lire entre les lignes. Même s’il n’appartient pas aux américains de mener la véritable et vraie lutte pour la sauvegarde de la démocratie sénégalaise, le poids géopolitique de la première puissance mondiale fait que son avis compte beaucoup dans les orientations que prendra ensuite la fameuse ‘’Communauté internationale’’ et comptera aussi sur la positon de ses traditionnels alliés occidentaux et même partenaires africains, pour la suite des évènements.