Whatsapp, Telegram, Signal : ces applications de messageries sont de plus en plus fréquemment utilisées. Grâce à leur système de cryptage, elles promettent d’assurer la confidentialité de vos conversations.
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À l’heure où la confidentialité de la vie privée est de plus en plus remise en cause, les applications de messageries cryptées séduisent chaque jour de nouveaux utilisateurs. La plus populaire d’entre elles, Whatsapp, du groupe Facebook, vient d’ailleurs de franchir le cap des deux milliards d’utilisateurs.
À côté de WhatsApp, des applications plus confidentielles sont sorties de l’ornière ces dernières années en misant sur la protection de la vie privée pour séduire, elles aussi, de nombreux utilisateurs. La première, baptisée Telegram, est une application russe hébergée à Berlin. Elle comptait 200 millions d’utilisateurs en mars 2018. Si les chiffres n’ont pas été mis à jour depuis, il y a fort à parier qu’ils ont augmenté.
La seconde, Signal, bénéficie d’une bonne publicité puisque récemment, la Commission européenne l’a recommandée à ses équipes, en particulier pour sécuriser les échanges avec des personnes extérieures à l’organisation. Les journalistes de l’AFP témoignent également d’une installation massive chez les politiques ou encore, plus faiblement, parmi leurs sources judiciaires et policières.
Le cryptage de bout en bout
Et si ces applications de messageries sont si populaires, c’est parce qu’il est de plus en plus fréquent de voir des informations personnelles divulguées, et ce, contre notre gré. Il est important de protéger correctement ses données. Ces trois applications, gratuites et disponibles sur iOS et Android utilisent toutes les trois le cryptage de bout en bout, une technique sécurisée.
Le chiffrement de bout en bout est un système de communication où seul celui qui écrit, et celui qui reçoit le message, peuvent lire les échanges. Le chiffrement de bout en bout, aussi appelé E2EE en anglais, est censé empêcher l’écoute électronique, même par les fournisseurs d’accès internet, de télécommunications ou de service de communication.
Un individu souhaitant déchiffrer une conversation aura besoin d’accéder aux clés cryptographiques. Avec ce cryptage de bout en bout, la personne n’est pas en mesure d’accéder aux clés et donc de déchiffrer la conversation.
Signal, plus sécurisée que WhatsApp et Telegram ?
Lancée en 2015 par l’organisation Open Whisper Systems, l’application est devenue populaire chez les journalistes et les lanceurs d’alertes, notamment grâce au soutien public d’Edward Snowden, le jeune informaticien qui avait révélé au monde entier les détails de plusieurs programmes de surveillance de masse américain et britannique.
Les applications concurrentes « Telegram et WhatsApp peuvent être considérées comme risquées car leur code source reste propriétaire, alors que Signal est libre et ne peut être taxé de partisanisme vis-à-vis de tel ou tel État. Je recommande moi-même la migration depuis plusieurs mois », explique à l’AFP un cadre historique de La République en Marche.
WhatsApp a connu plusieurs désagréments ces dernières années, avec plusieurs piratages. Il y a encore quelques jours, un nouveau couac est venu secouer l’application de messagerie, dépendante de Facebook. Les liens vers plus de 500.000 conversations privées se sont retrouvées accessibles sur internet, révélant les listes de participants et leurs numéros de téléphone.
L’application russe Telegram, dont les « boucles » de discussion avaient initialement séduit le parti présidentiel et les politiques de tous bords, a quant à elle été entachée par sa large utilisation par des djihadistes et ses relations troubles avec le pouvoir russe.
Si le nombre d’utilisateurs de Signal est inconnu, elle est l’application la plus recommandée dans le milieu de la sécurité. Selon le spécialiste du marché applicatif AppAnnie, Signal progresse dans les classements : l’application est 110e au rang mondial des applications sociales en nombre de téléchargements, 59e aux États-Unis et 40e en France.