À l’image de son aîné l’un des fondateurs de l’ONG Jamra, Mame Matar Gueye ne laisse pas indifférent. L’homme est de tous les combats contre ce qui constitue une atteinte aux bonnes mœurs, un combat qui lui vaut d’être en première ligne et également dans la ligne de mire de certaines puissantes organisations. L’affaire de la disparition de sa fille vendredi dernier et la communication qui en a été faite par la police, rappelle le cas de Latif Gueye, mort à la suite d’un accident de la circulation.
Mame Matar Gueye qui est habitué à occuper le devant de la scène à chaque fois que l’intérêt de la société est menacée, est en train de passer les heures les plus sombres de son engagement. Et cela, tout simplement parce que le père de famille qu’il est avait jugé nécessaire de saisir la police sur la disparition de sa fille. Cette dernière retrouvée par une bonne volonté le lendemain samedi, a été conduite par son père dans les locaux de la Sûreté Urbaine où mention avait été portée 24 heures auparavant.
Sommairement entendue par les enquêteurs, Fatou Bintou Gueye qui ne semblait pas être en mesure de répondre correctement aux questions des enquêteurs, avait été convoquée à se présenter ce lundi au siège de la S.U. Rien d’anormal jusqu’à la sortie sur RFM du chargé de la communication de la police. Ce dernier sans prendre de gants déclare, « Qu’il n’y a jamais eu d’enlèvement et que la fille a été retrouvée dans une auberge avec son copain ». Une communication qui ne sied pas à ce genre de situation d’autant plus que dans la plainte dont Atlanticactu.com détient copie, il n’a jamais été fait mention d’un enlèvement. La précision est importante pour la suite.
« Une communication pour éclairer la lanterne des sénégalais », selon le lieutenant Ndiassé Dioum. Combien de cas ténébreux dorment dans les tiroirs et qui auraient certainement plus intéressés les citoyens qu’une banale affaire de disparition d’une jeune fille ?
Pour une première fois que la police a décidé de communiquer elle n’y est pas allée avec le dos de la cuillère. En effet, depuis plusieurs années des cas comme celui de la mort d’un boulanger dans lequel le policier El Capo est impliqué à Thiès, sans compter ceux de Elimane Touré, de Abdoulaye Timéra, de Seck Ndiaye, de Pape Sarr, de Fallou Sène, etc … Et pourtant, chaque fois la police a mis en avant l’ouverture d’une enquête pour ne pas communiquer. Diantre , que s’est-il passé cette fois pour que le rubicon soit franchi? Mame Matar Gueye et ses proches ont vraiment des raisons de se plaindre et de poser des questions sur la réelle motivation du chef du Bureau des Relations Publiques de la Police.
Ce qui d’ailleurs fera dire au Docteur Momar Thiam, expert en communication que la communication de la police est « catastrophique » dans l’affaire de la disparition de la fille de Mame Mactar Guèye retrouvée dans une auberge avec son copain, selon la police.
« Je ne dirai pas qu’il y a erreur de communication, mais une faute de formulation assez grave. Celui qui a communiqué aurait pu se limiter à dire qu’on l’a retrouvée. Mais dire qu’elle a été retrouvée dans une auberge, c’est catastrophique pour Mame Mactar Guèye et tout ce qui fonde sa vie et le combat. C’est une manière de la livrer à la vendetta populaire pour provoquer une histoire de l’arroseur arrosé », souligne l’expert.
Un Gueye peut en cacher un autre. Abdou Latif Gueye qui s’apprêtait à déposer une proposition de loi sur la criminalisation de l’homosexualité et autres actes contre nature, trouve la mort dans un accident de la circulation
L’une des questions les plus posées ce 8 décembre 2008 après l’annonce de la mort par accident du Président de l’ONG Jamra était: Abdou Latif Gueye a-t-il était assassiné par les lobbies maçonniques et homosexuels? Une question à laquelle hélas, aucune réponse n’existe à ce jour.
Pour rappel, feu Abdou Latif Gueye, Président de l’ONG Jamra soutenu par les différentes familles religieuses, menait le combat contre les atteintes aux bonnes mœurs . Il avait réussi à obtenir la criminalisation du trafic de drogue à travers la célèbre « Loi Latif Gueye » et avait lancé les fondements d’une nouvelle loi sur les actes contre nature et l’homosexualité. Malheureusement, il est mort sur la route à hauteur de Birkilane.
Son successeur Imam Massamba Diop également dans la ligne de mire
Se prononçant sur les menaces dont il aurait fait l’objet, Imam Massamba Diop de l’Ong Jamra a fait une incursion sur les causes de la mort d’Abdou Latif Guèye. D’après les propos des ceux qui veulent lui régler son compte et qui se sont présentés comme des homosexuels, il risque de subir le même sort que feu Abdou Latif Guèye. « Ils m’ont dit d’arrêter si je ne veux pas subir le même sort qu’Abdou Latif Guèye », a-t-il déclaré après avoir accentué son sermon de ce vendredi 29 mars sur la dépénalisation de l’homosexualité.
À la lumière de ce qui vient d’être avancé par Imam Massamba Diop, il est donc à craindre que la mort du député Abdou Latif Guèye, par ailleurs fervent défenseur des valeurs morales ne soit pas accidentelle comme le prétend la version officielle. Laquelle donne Latif Guèye pour victime d’un d’un accident de la route sur la Nationale 1 à hauteur du village de Birkilane dans la région de Kaolack.
Khadim Mbodj