dimanche, 24 novembre 2024 12:40

En représailles au soutien apporté à la junte nigérienne, Paris suspend son appui budgétaire au Burkina Faso

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Burkina Faso
Atlanticactu/ Paris/ Didier Tapsoba
Face à la levée de boucliers des pays de transition militaire quant à une intervention contre le nouveau pouvoir à Niamey, la France a suspendu son aide au développement et son appui budgétaire au Burkina Faso. Une annonce qui intervient au moment où le CNSP a pris la décision de fermer l’espace aérien du Niger.
La France a annoncé, dimanche soir, la suspension de son aide au développement et son appui budgétaire au Burkina Faso, selon un communiqué de presse envoyé par le Quai d’Orsay. Ouagadougou est ainsi visé par une décision aux allures de sanction dans un contexte de crise après avoir apporté son soutien aux putschistes à l’origine du coup d’Etat au Niger.
En début de semaine, le Mali et le Burkina Faso ont publié un communiqué de presse conjoint, prenant clairement leurs distances avec la position de la CEDEAO sur la situation nigérienne et affirmant que « toute intervention militaire » au Niger serait considérée « comme une déclaration de guerre ».
La junte militaire affirme disposer d’informations selon lesquelles « une puissance étrangère » se préparerait, avec la CEDEAO, à mener une opération contre le Niger.
Les deux pays, tous deux dirigés par des gouvernements de transition, se sont dits « indignés et surpris par le déséquilibre observé entre, d’une part, la célérité et l’attitude aventurière de certains responsables politiques d’Afrique de l’Ouest désireux d’utiliser la force armée pour rétablir un ordre constitutionnel dans un pays souverain, et d’autre part, l’inaction, l’indifférence et la complicité passive de ces organisations et de ces responsables politiques à aider les Etats et les peuples victimes de terrorisme depuis une décennie et abandonnés à leur sort ».
Exprimant « leur solidarité fraternelle et celle des peuples burkinabé et malien au peuple frère du Niger », ils ont dénoncé « la persistance » avec laquelle les « organisations régionales » ont adopté « des sanctions aggravant la souffrance des populations et mettant en péril l’esprit de panafricanisme ».
De ce fait, Bamako et Ouagadougou ont refusé « d’appliquer ces sanctions illégales, illégitimes et inhumaines contre le peuple et les Autorités Nigériens ».
Cette annonce de suspension de l’aide Française intervient au moment où le CNSP (conseil national pour la sauvegarde de la patrie) a pris la décision de fermer à nouveau son espace aérien, affirmant disposer d’informations selon lesquelles « une puissance étrangère » se préparerait, en collaboration avec la CEDEAO, à mener une opération contre le Niger.

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