De mémoire, jamais le Sénégal n’a été aussi sali par la presse internationale. D’arroseur, le ministre de l’intérieur Antoine Félix Diome qui avait demandé à ses hommes de monter au front salir l’opposition, est devenu l’arrosé. Du New-York Times en passant par Le Monde, France 24, TV5….il est évident que ces nervis armés visibles sur les vidéos devenues virales, étaient plus du côté des Fds que des manifestants qui ont enregistré plus d’une vingtaine de morts lors des manifestations du 1er juin dernier. Pour échapper à la furie médiatique, Antoine Félix Diome annonce l’ouverture d’enquêtes.
Le gouvernement acculé malgré ses démenties a finalement annoncé mardi avoir ouvert une enquête après la diffusion de vidéos dans lesquelles apparaissent des hommes armés en civil, accusés de s’en être violemment pris à des manifestants lors des troubles ayant suivi début juin la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko.
« Une enquête a été ouverte sur les controverses suscitées par des vidéos (sur des hommes armés en civil) circulant sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Il appartiendra à la justice du Sénégal d’établir la vérité », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome.
Il s’exprimait lors d’une visite des chantiers du BRT, un projet de bus rapides devant circuler sur des voies réserves conçu pour désengorger Dakar, dont des installations ont été endommagées par des manifestants.
En tout cas des vidéos et des témoignages font état d’hommes en civil, armés et à bord de pick-ups, chassant des manifestants lors des troubles ayant suivi la condamnation de l’opposant Sonko.
Les pro-Sonko accusent le camp présidentiel d’avoir payé ces « nervis » pour prêter main forte aux policiers et gendarmes et mater les contestataires. La présence de ces hommes armés, relayée par de nombreux médias locaux et internationaux, a été dénoncée par des défenseurs des droits humains. Les médiats internationauxont mené des enquêtes au lendemain de la sortie de police, qui parlaient de la présence des forces occultes.
Lors d’une rencontre avec la presse, le 5 juin 2023, la police sénégalaise a projeté des images censées montrer des individus munis d’armes de gros calibre prenant pour cible des membres des forces de sécurité lors des violences qui ont secoué Dakar début juin 2023. Mais une analyse minutieuse desdites vidéos démontre que ces hommes opéraient plutôt aux côtés des forces de l’ordre.
Le Sénégal a été en proie du 1er au 3 juin à ses pires troubles depuis des années après la condamnation de M. Sonko à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs. Ces violences ont fait 16 morts officiellement mais 23 selon Amnesty International.