Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie hub aérien et touristique 2021-2025, l’Etat veut atteindre cinq millions de passagers en 2025. Mais de l’avis du directeur de la Sécurité des vols à l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim), l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd) ne peut pas atteindre cet objectif. Pour Farba Diouf, cet objectif n’est plus d’actualité et mérite d’être révisé. M. Diouf intervenait hier, lors d’une rencontre de l’Union des inspecteurs de la sécurité et de la sûreté de l’aviation civile (Unisac).
En termes de sécurité, le Sénégal se porte bien par rapport aux standards africains, dans la mesure où le niveau de sécurité est au-dessus de 60% et des objectifs de sécurité d’Abuja.
Mais dans la perspective d’un hub aérien, des efforts restent à faire. Et cela interpelle les autorités, selon le directeur de la Sécurité des vols à l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim).
Selon le journal le Quotidien dans sa parution de ce samedi 04 mars, Farba Diouf intervenait hier à la rencontre de l’Union des inspecteurs de la sécurité et de la sûreté de l’aviation civile.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie hub aérien et touristique 2021-2025, l’Etat s’est fixé un objectif de cinq millions de passagers en 2025. Cet objectif, considère le directeur des vols, «on ne peut pas l’atteindre. Il faut le réviser, parce qu’il n’est plus d’actualité. Aujourd’hui, l’Aibd ne peut pas atteindre 5 millions de passagers en 2025».
Les explications techniques d’un haut cadre de l’aviation civile sénégalaise
En effet, explique-t-il, «une progression régulière, pour atteindre cet objectif, consisterait à avoir une augmentation minimale de 40% par année. Ce qui est impossible, vu l’état actuel des choses, vu l’état actuel de la Compagnie nationale qui est le principal acteur de ce hub aérien».
Mais, avise le spécialiste, «si Air Sénégal suit un plan de redressement, améliore son efficacité, sa ponctualité et ses prestations de services, en définissant des objectifs et des cibles réalistes, on peut faire de l’Aibd un hub aérien pour le Sénégal».
L’inspecteur de l’aviation civile précise que «l’implantation d’un hub et son maintien passent d’abord par l’assurance que la sécurité des activités aéronautiques est garantie. Dans cet ordre d’idées, toutes les parties prenantes doivent tout mettre en œuvre, dans la mesure où quand vous envisagez de mettre en place un hub, il y aura une démultiplication des activités. Car un hub, c’est définir un point de convergence. Vous définissez l’Aibd comme un point de collecte des passagers. Des avions plus petits vont prendre des voyageurs dans de courtes destinations (Conakry, Bissau, Banjul, Bamako) et les amener à Dakar, le point de collecte, avec des avions plus grands, on les achemine vers Paris, New York… C’est le hub.
Et dans ce contexte, si vous envisagez d’augmenter le trafic, il faut forcément que la sécurité soit au premier rang, dans la mesure où parmi les cinq objectifs stratégiques de l’Oaci, la sécurité est la priorité stratégique absolue. Et l’acteur principal du hub est la compagnie nationale. Et la compagnie nationale, Air Sénégal, est en difficulté». La mise en place d’un hub, insiste-t-il, nécessite «un organisme de maintenance aéronautique».