Lomé va ratifier la convention Medicrime au moment où l‘ONUDC alerte sur le trafic de faux médicaments en Afrique de l’Ouest. Seulement sur les 8 pays qui ont signé la Convention, seuls le Bénin, le Burkina Faso et la Guinée l’ont ratifié.
Après avoir signé la convention Medicrime fin janvier, le Togo envisage de la ratifier dans les six mois à venir. Un projet de loi permettant de transposer les directives de ce traité international dans le droit togolais doit prochainement être élaboré. Ainsi, le Togo rejoint le Bénin, le Burkina Faso et la Guinée, qui sont les seuls pays africains à ratifier la convention internationale Medicrime, seul mécanisme international criminalisant le trafic de faux médicaments. Dans la plupart des pays africains, le trafic de faux médicaments est souvent considéré comme un simple délit de contrefaçon.
L’affaire des sirops toxiques contre la toux avait fait scandale en Gambie en octobre dernier. Cela illustre un phénomène alarmant en Afrique de l’ouest : selon un rapport de l’ONUDC publié mardi, au moins 605 tonnes de produits médicaux falsifiés ou de qualité inférieure ont été saisies entre 2017 et 2021 dans la région. L’office de l’ONU contre la drogue et le crime met l’accent sur les pays du Sahel : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Tchad et Niger, Sénégal, Gambie….
Pour rappel, la République du Togo renforce sa lutte contre les médicaments falsifiés en ratifiant la Convention MEDICRIME du Conseil de l’Europe, quelques semaines après l’avoir signée le 19 février 2022.
Avantages de la Convention Médicrime
Face à cette menace, «les Etats peuvent s’appuyer sur la Convention MEDICRIME pour préserver la santé publique et cibler les comportements criminels de ceux qui, comme les réseaux criminels, profitent des failles de nos systèmes et de la crise actuelle», souligne la Convention.
« Chaque pays à ses législations propres à lui, la convention médicrime offre une convention internationale » souligne Dr Dan Nouhou Barira. Cette convention permet d’adapter une législation uniforme entre les pays. Parce qu’aucun pays ne peut lutter seul contre ce trafic illicite de produits falsifiés.
« Aujourd’hui, le trafic, c’est un trafic qui est vraiment très organisé. Ça veut dire qu’il faut une formation assez poussée des experts pour pouvoir remonter des pistes de certains trafiquants » indique la directrice de la pharmacie et de la médecine traditionnelle au ministère de la santé. Avec cette convention, le pays peut accéder à une formation spécialisée qui peut aider les experts tels que les professionnels de la santé, des services répressifs, du pouvoir judiciaire à bien comprendre le principe de la falsification des médicaments et comment y remédier.