Depuis que l’affaire dite Adji Sarr s’est dégonflée comme une baudruche aux yeux de l’opinion publique nationale comme internationale, le pouvoir de Macky SALL a mis en place deux nouvelles stratégies pour stopper la fusée SONKO, du nom du leader de Pastef. Il s’agit de plaintes tout azimuts pouvant le rendre inéligible en cas de condamnation mais, surtout de régulières provocations policières comme pour démontrer l’infaillibilité de l’impressionnant matériel de répression et de surveillance acquis à coups de milliards de francs CFA depuis les émeutes de mars 2021.
C’est de mieux de mieux ! Censées contrer les mobilisations de Ousmane SONKO, les forces de l’ordre déployés à Mbacké pour faire respecter l’Arrêté préfectoral jugé illégal par les « Patriotes », n’ont pu que constater les dégâts. S’il y’avait moins de personnes que lors du meeting autorisé de Keur Massar, force est de reconnaître que les dégâts ont été lourds. De plus en plus, le rejet par les jeunes de la politique du président Macky SALL, a accru la volonté des sénégalais d’en découdre dans la rue davantage. La vague de désespérés va crescendo depuis qu’il est désormais question de troisième mandat illégitime et de la mort politique du leader de l’opposition, à l’instar de Khalifa Sall et Karim Wade?
Pour entretenir le narratif d’une mobilisation crescendo, Ousmane SONKO et Pastef insistent sur la révolte des couches défavorisées dont les colères restent difficiles à interpréter par un régime qui, depuis les premières heures de son magistère, s’est coupée de la réalité, s’enfermant dans les ors de la République, oubliant promesses et piétinant tous droits. Et malgré tout, les caciques du pouvoir espéraient toujours que la vague de protestation fasse pschitt….mais c’était sans compter la colère des bougres de ces territoires périphériques hantés par un sentiment d’abandon et de déclassement.
Quand les tenants du pouvoir se plaisent à évoquer l’absence de « masses » lors des manifestations, les opposants soulignent la « profondeur » de la contestation – on comprend pourquoi…
Sans s’en rendre, les stratèges de la police comme de la gendarmerie chargés de casser de l’opposant et de l’Activiste, n’ont pas vu venir cette radicalisation à outrance des jeunes. Entre Ousmane Mou Selemi, Pros, Seydina Ousmane, etc entre autres pseudos, les jeunes de tous bords ont lancé un message, avertissant qu’il ne sera plus question de laisser une élite minoritaire, décider (très mal) de leur avenir comme de leurs choix. Cette radicalisation a débuté par un échauffement des forces de l’ordre mais, il est à craindre de voir policiers et gendarmes bientôt atteints d’essoufflement.
D’abord pour maintenir la pression sur le leader de Pastef, il fallait trouver une occupation à tous ces jeunes désœuvrés et avides de changement, ce qui en doit est impossible. En plus de dix ans au pouvoir, Macky Sall aura gavé sa jeunesse aux sauces de slogans et de promesses avant, face au réveil brutal d’un retrait du pouvoir, d’adopter une posture digne Pinochet, Gengis Khan, François « Papa Doc » Duvalier ou d’un Jean Bedel Bokassa tout en se disant encore ouvert à des concessions.
Avec l’annonce de meetings à tout bout de champs par Pastef et l’opposition en général, sans compter les répliques des pontes de l’Apr et BBY pour montrer la vitalité de leur formation, traduit bien un durcissement du jeu politique, en attendant sa radicalisation par de nouvelles émeutes généralisées à la suite desquelles le président Macky Sall avait « déclaré avoir compris et de promettre que cela ne se reproduira plus »
Comme un ultimatum qui sonne comme une volonté d’en découdre et qui contient le germe d’une déconnexion entre l’opinion et le pouvoir. Les sénégalais pensent que le président Macky Sall franchira le rubicon, c’est pourquoi les jeunes comme l’opposition restent mobilisés et comptent protéger leur « projet ».