Sénégal
Atlanticactu/Kaolack/ Abdou Khafor CAMARA
Si la grève de la faim du journaliste Pape Alé NIANG est au devant de l’actualité, un autre drame se déroule à la Kaolack: Maison d’Arrêt et de Correction de Kaolack. Cinquante pensionnaires sont en grève de la faim depuis bientôt une semaine. Au moment où nous mettons en ligne, deux détenus seraient au niveau de l’infirmerie de la prison. Très éprouvés par le silence des autorités, les détenus poursuivent leur diète…au grand dam de leurs proches qui ont tiré sur la sonnette d’alarme.
À la Maison d’arrêt et de correction de Kaolack (MAC), les détenus qui sont en mouvement d’humeur depuis le 27 décembre, refusent toujours de s’alimenter.
Des grévistes, qui sont au total une cinquantaine, observent une grève de la faim pour dénoncer les longues détentions préventives. En effet, les grévistes dont certains y séjournent depuis plus de 5 ans, exigent d’être jugés. Selon un avocat d’un détenu qui s’est confié à la radio Alfayda FM certains sont présentement dans un état de santé instable.
À titre d’exemple, » les cas des prévenus Ibrahima Diallo Barry sous mandat de dépôt depuis le 15/03/2017 pour recel de téléphone portable, Aliou Sophie Ka qui a bouclé ses 3 ans de prison, Ibrahima Diop qui est en attente d’un jugement depuis 5 ans pour une affaire de faux billets, etc… », renseigne Seyni DIOP, parent de l’un des détenus.
» Interdiction de téléphone, achats à la boutique suspendus, les visites interdites, tels sont les sanctions imposées depuis une semaine aux prisonniers. Près de 300 personnes demandent juste à être jugés et le Procureur de Kaolack est interpellé par les proches des prisonniers »
Poursuivant, Seyni DIOP déclare, » On nous a averti qu’au moins deux prisonniers sont dans une situation dramatique et que la direction de la prison refuse de les évacuer à l’hôpital, de peur que cette grève de la faim soit rendue publique. Le Procureur de la République de Kaolack doit se pencher sur la situation des prévenus qui pour la plupart, n’habitent pas la ville et leurs proches sont obligés de parcourir des kilomètres toutes les semaines ».
Une situation confirmée par un détenu ayant bénéficié de la grâce présidentielle, l’homme qui a requis l’anonymat et qui a joint la rédaction de Atlanticactu, informe, » Par loyauté je me dois d’attirer l’attention des autorités et des sénégalais sur le drame de la prison de Kaolack. Il y a 300 détenus dont plus des deux tiers attendent d’être jugés mais, ce qui est grave, tous les deux mois seuls deux dossiers sont enrôlés au niveau des Chambres Criminelles. Il y a des mois où aucun jugement n’est prévu, ce qui est à l’origine du surpeuplement de la prison « .
Nos tentatives de joindre la direction régionale de l’administration pénitentiaire de Kaolack sont restées vaines. Le numéro 33 941 53….sonne dans le vide. Nos lignes leurs sont ouvertes pour donner leurs avis..