Les unités de fabrication de farine et d’huile de poisson ont connu une prolifération sous le régime du président Macky SALL. Du Gandiol à Kayar en passant par Mbour, Abéne et Kafountine, ces usines de la mort sont devenues indésirables. Si à Abéné dans le département de Bignona, les populations ont réussi à obtenir la délocalisation de l’usine depuis 4 ans même si l’autorité préfectorale tarde à faire appliquer la décision, à Saint-Louis et Kayar, les populations espèrent obtenir gain de cause devant les tribunaux.
Les pêcheurs de Cayar, au nord de Dakar au Sénégal, sont déterminés dans leur combat pour la fermeture de l’usine de farine de poisson « Touba Protéine Marine », pour son impact sur l’environnement. Après avoir saisi la justice sénégalaise pour obtenir la fermeture de l’usine, le procès a été reporté au 6 octobre 2022.
À l’ouest du Sénégal, une communauté de pêcheurs a décidé de combattre l’industrie polluante de la farine de poisson. Après plusieurs correspondances informant les autorités publiques sur les ravages environnementaux de l’usine de « Touba Protéine Marine » (ex-Barna Sénégal) les populations de Cayar passent à la vitesse supérieure.
Regroupés au sein du « Collectif Taxawu Cayar », les femmes transformatrices, pêcheurs et mareyeurs de Cayar ont déposé une plainte le 19 septembre 2022, près le tribunal de grande instance de Thiès, pour demander la fermeture l’usine de farine de poisson Touba Protéine Marine, installée dans la localité depuis 2018. Après une première audience, le 22 septembre 2022, le Juge du Tribunal de grande instance de Thiès a accordé aux avocats de la défense un report du procès au 06 octobre 2022, afin de mieux préparer le dossier.
L’industrie de la farine de poisson menace près d’un million de sénégalais
« Ce procès est inédit. Des procès de ce type sont rares dans notre pays, voire dans la plupart des pays africains. C’est un moment historique pour nos institutions afin de protéger les droits environnementaux des communautés locales lorsque ceux-ci sont violés par des entreprises qui ne sont mues que par le profit », affirme Me Ciré Bathily, avocat du Collectif Taxawu Cayar.
Selon Allé Sy, membre du collectif Taxawu Cayar, l’usine « Touba Protéines Marine », dégrade fortement le cadre de vie des habitants. Il dénonce ainsi « le déversement des eaux usées de l’usine dans le lac Mbawane, qui est relié à la nappe du forage qui alimente la population riveraine en eau potable. Cette situation est très alarmante et inquiétante du fait que l’eau provenant de ce forage dégage une odeur nauséabonde ».
Soutenu par l’organisation de protection de la nature Greenpeace, le collectif «Taxawu Cayar», entend mener l’ultime combat contre « Touba Protéines Marine ». Les campagnes de dénonciation menées par le passé avaient déjà poussé la société espagnole Barna à vendre ses parts dans l’usine de Cayar à l’équipe de gestion locale.
AA