vendredi, 22 novembre 2024 17:32

Guinée Bissau : Coup de théâtre, la Justice ordonne la libération des « putschistes » du 1er février, l’armée tefuse

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@Atlanticactu.com – Après la farce du 1er février dernier présentée par le « général » Umaru Embalò comme un coup d’état militaire dans lequel, il avait tour à tour accusé les Narcotrafiquants d’en être les auteurs avant de pointer du doigt le MFDC, un mouvement indépendantiste du Sénégal et, plus tard de désigner certains militaires comme étant les vrais auteurs, plusieurs arrestations avaient été opérées parmi lesquelles celle de l’Amiral Bubo Na Tchuto qui a toujours dénié le grade d’officier encore moins de général à Umaru Embalò. Malgré la décision du Parquet général de libérer tous ceux qui sont arrêtés, les militaires font la sourde oreille.
Après les accusations du « général » sur les présumés auteurs de la fameuse tentative de coup d’état de février dernier suivies de l’arrestation de plusieurs hauts gradés de l’armée, malgré la décision du Procureur général  les forces armées « refusent de libérer » les suspects.
Les avocats des militaires détenus à l’issue de la tentative de coup d’État du 1er février accusent le Chef d’état major des forces armées Biague Nantam d’avoir enfreint la loi en refusant de libérer les suspects. Si officiellement, on ne sait pas combien de personnes sont arrêtées, entre officiers militaires et citoyens civils, soupçonnés d’avoir participé à la tentative de coup d’État du 1er février dernier, toujours est-il qu’aucun des suspects n’a été libéré. Et ce malgré la décision du Procureur général.
Selon les ordonnances du juge d’instruction criminelle et le réquisitoire du ministère public parcourus par Atlanticactu, en date des 21 et 22 avril, il est ordonné de procéder à la libération de 14 personnes arrêtées au 2eme Escadron de police de l’ordre public (POP) et des installations de la base aérienne, à Bissau. Pourtant, les suspects sont toujours en « garde à vue », selon les avocats qui accusent le commandement militaire.
Victor Imbana, qui fait partie des avocats de la défense, accuse l’état-major des forces armées d’avoir « violé le principe de séparation des pouvoirs ». Et la Présidence n’est pas indemne de reproches dans la mesure où tous les ordres proviennent du « général » qui avait été le premier à accuser d’honnêtes citoyens 
Victor Imbana loue « le courage du ministère public qui, dans son enquête, est arrivé à la conclusion qu’il n’y a aucune idée sur certains [des détenus].  » Cependant, il critique le secrétaire général des forces armées pour avoir refusé d’exécuter l’ordre de libération et de commettre ainsi une « entrave à la justice »
En conférence de presse, ce jeudi 28 avril, au siège de l’Ordre des avocats de Guinée-Bissau, Victor Imbana a déclaré que, , « en ce moment, ses clients sont kidnappés » pour non-respect du mandat de libération. Cela étant, Basílio Sanca, également avocat, exige l’intervention du président de la République, Umaro Sissoco Embaló.
« Si cette situation n’est pas à votre connaissance, dès aujourd’hui vous en avez pris conscience et vous devez donc réagir. « Si cette situation continue de prévaloir, nous avons raison, à partir de demain, de dire que le président est impliqué », a déclaré l’ancien ordre des avocats.
« L’Amiral Bubo Na Tchuto, le brigadier-général Julio Nhaté Sulté, le Colonel Sanca Bucuque et Cabo Alexandre Matchina Da Silva qui seraient victimes de sévices corporels graves, gardés dans des lieux tenus secrets. Leurs familles sont inquiètent et craignent le pire » 
Pour Basílio Sanca, cette situation doit être résolue pour sauvegarder les intérêts de l’État : « Si les gens croient en l’État de droit et croient en les droits de l’homme, ce mandat doit être rempli, parce que, sinon, nous légitimons plus de mesures contre l’État », a-t-il affirmé.
« Un vrai déni de la justice », clame l’avocat Mariano Pina qui considère que ce qui se passe est un « déni de justice ». Exigez donc que le ministère des affaires publiques respecte l’ordre de mise en liberté. « Parce que c’est une décision juridique d’une entité qui a la capacité d’arrêter et de libérer [des gens] », a déclaré Pina.
Du côté de l’État-major des armées, c’est le silence radio et malgré nos tentatives d’obtenir la version militaire et du Palais, c’est à une vraie Omerta à laquelle nous avons fait face.
Atlanticactu.com

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