Un policier camerounais a été tué, vendredi, par des présumés séparatistes dans le Nord-Ouest du Cameroun, une des deux régions anglophones du pays, en proie à un conflit meurtrier depuis cinq ans.
Vendredi soir, des éléments des «bandes armées sécessionnistes» ont attaqué une buvette où se trouvait un policier à Bamenda dans la région du Nord-Ouest, a indiqué Adolphe Lélé Lafrique, gouverneur de la région dans une déclaration à Anadolu.
« Les sécessionnistes ont directement ouvert le feu sur le policier avant de fuir sur des motocyclettes. Le policier était le seul homme en tenue dans le bar », a expliqué le gouverneur ajoutant que les civils qui se trouvaient dans le bar, n’ont pas été inquiétés par les séparatistes.
Mercredi, des rebelles séparatistes avaient attaqué une station d’essence à Bamenda, tuant un civil et volant les recettes, rappelle la même source.
Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, régions majoritairement anglophones du Cameroun, sont en proie, depuis près de cinq ans, à un sanglant conflit entre des groupes armés qui réclament l’indépendance des deux régions sous le nom d’Ambazonie et les forces de sécurité dépêchées massivement par Yaoundé pour les réprimer.
Une partie de la minorité anglophone s’estime marginalisée au Cameroun, ancienne colonie française peuplée majoritairement de francophones.
Les civils sont fréquemment pris en tenaille et victimes de crimes et d’exactions des deux camps, selon des ONG internationales et l’ONU.
« D’après des études de terrain et des recherches effectuées dans la documentation librement disponible par Human Rights Watch, au moins 4 000 civils ont été tués aussi bien par les forces gouvernementales que par les combattants séparatistes armés depuis la fin 2016 dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », a souligné lundi 24 janvier, l’ONG Human Rights Watch dans un rapport.
Outre leurs attaques visant policiers et soldats, les séparatistes armés, surnommés «Amba Boys», multiplient les enlèvements de civils, notamment d’élèves et de professeurs dans les établissements scolaires qu’ils accusent notamment de perpétuer l’enseignement en français, et assassinent des habitants qu’ils soupçonnent de «collaborer» avec les autorités de Yaoundé.