@Atlanticactu.com – Depuis le coup d’état du 25 octobre dernier, le Soudan est englué dans le marasme politique et économique et, est à l’arrêt entre militaires intransigeants et manifestants anti-putsch. Ce dimanche, les forces de sécurité soudanaises ont tiré des gaz lacrymogènes lors de multiples rassemblements anti-coup d’État, les manifestants de plusieurs villes se joignant à un appel à deux jours de désobéissance civile contre la prise de pouvoir militaire le mois dernier.
Des dizaines d’enseignants portaient des banderoles indiquant « non, non au régime militaire » et ont exigé une transition vers « un régime civil à part entière » lors d’un rassemblement devant le ministère de l’Éducation dans la capitale Khartoum.
Des manifestations nationales contre le coup d’État – y compris par des dizaines de milliers de personnes le 30 octobre – ont eu lieu depuis le coup d’État du 25 octobre, mais se sont heurtées à une répression meurtrière. Au moins 14 manifestants ont été tués et environ 300 blessés, selon le Comité central indépendant des médecins soudanais.
« Nous avons organisé une position silencieuse contre les décisions de Burhan devant le ministère de l’Éducation », a déclaré Mohamed al-Amin, un professeur de géographie qui a participé à cette manifestation contre le plus haut général du pays, Abdel Fattah al-Burhan.
Des responsables importants restent en détention, parmi lesquels le membre du Conseil souverain, Mohammed al-Fekki, le conseiller de M. Hamdok, Yasser Arman, et le ministre pour les Affaires du cabine, Khaled Omar Youssef.
« La police est venue plus tard et a tiré des gaz lacrymogènes sur nous alors que nous étions simplement debout dans les rues et portions des banderoles », a-t-il déclaré. Il n’y a eu aucun rapport confirmé de victimes, mais environ 87 enseignants ont été arrêtés, selon l’Association des professionnels soudanais, une organisation syndicale qui a appelé à la désobéissance civile du dimanche au lundi.
Le rassemblement des enseignants est intervenu après que les dirigeants militaires qui ont mené le coup d’État ont remplacé les chefs de département du ministère de l’Éducation, dans le cadre des changements radicaux qu’il a apportés dans plusieurs secteurs. « La manifestation rejette le retour des vestiges de l’ancien régime » liés au président déchu Omar el-Béchir, a déclaré le syndicat des enseignants dans un article sur Facebook.
Le rassemblement de dimanche faisait suite aux appels à la désobéissance civile lancés par la SPA, une organisation syndicale qui a joué un rôle déterminant dans les manifestations de 2018-2019 qui ont conduit à l’éviction de l’homme fort de longue date Bashir en avril 2019.
« Le peuple soudanais a rejeté le coup d’Etat militaire », a déclaré la SPA sur Twitter, jurant « pas de négociation, pas de partenariat, pas de légitimité ».
Avec AFP