Longtemps exposées à la coupe abusive de bois et à l’utilisation de filets de pêche non conventionnels, les populations des Kalounayes avaient fini par baisser les bras et, assister à une destruction de leur environnement. Face à l’inertie des services compétents et pour éviter un Boffa bis, la Section du Forum Civil du département de Bignona, a mis en place un Projet de lutte contre la corruption et pour la redevabilite territoriale (PCR 2).
C’est ainsi que le Coordonnateur départemental Abdoulaye Diallo réussira à mettre en place un Oster à Maracounda, l’un des villages des Kalounayes qui n’ont de cesse de lutter contre la déforestation. Et pour permettre aux populations de comprendre qu’il est encore possible de protéger ce qui reste des forêts mais également, reforester pour assurer un accès à l’environnement, M. Diallo revient sur les étapes de l’exemple des hommes et des femmes de Maracounda.
L’histoire que nous vous racontons aujourd’hui est celle de Maracounda, un village de la commune d’Ouonck dans l’arrondissement de Tenghory, département de Bignona.
Maracounda est un village constitué de deux forets, une aménagée et l’autre non aménagée. Cependant la foret aménagée ne bénéficie d’aucune surveillance de la part du Service départemental des Eaux et Forêts encore moins du chef de secteur de la zone de Tobor-Kalounayes.
Comme conséquence de ce manque de surveillance et accompagnement des services étatiques, ce village fait l’objet d’attaques répétées des forets par des coupeurs de bois très bien organisés. Face à cette situation, les communautés désorganisées ont tenté d’y apporter des solutions qui ont d’abord consisté par une présence assez régulière dans la foret afin de la surveiller. Cependant la distance entre la foret et le village (3km) sapera très vite ces efforts. Ensuite, les populations se sont organisées dans un groupe surveillance dénommé ‘APOYA’ qui signifie surveillance, mais là aussi le manque de connaissance du rôle des populations dans la protection de la foret amènera très vite à voir les limites du comité ‘APOYA’ comme l’atteste l’ampleur de coupe de bois qui continue dans les forets.
Les rencontres avec les chefs de village de Mandourd2, de Congoly, de Djagour montrent que ces villages rencontrent les mêmes difficultés liées à cette agression continue contre les forets sous le regard impuissant des populations locales.
De plus la stabilité légendaire des ‘Kalounayes’ par rapport au conflit qui émousse le département de Bignona est utilisé par les coupeurs de bois pour s’adonner à leur basse besogne de destruction de la foret. De façon anarchique les forêts sont en train d’être pillé sous l’impuissance des populations qui se trouvent aujourd’hui dépassé par l’ampleur de la destruction.
Coupe de bois abusive dans la forêt de Maracounda
Cependant le début de la mise en place de l’OSTER à travers ses organes par des sensibilisations ont permis aux communautés du village de Maracounda de mieux saisir les enjeux et l’importance de la participation citoyenne dans la lutte pour la préservation de l’environnement et des BNC. Ce qui a permis dès la mise en place des comités de veille qui sont des groupes composés des jeunes (ASC), des GPF, des autorités coutumières et de chefs de village en un mot de la communauté dans toutes ses composantes sont , de faire des sensibilisations de promotion de la protection de l’environnement et des Biens Naturels Communs (BNC) Ils sont aussi chargés de la collecte et transmissions des données sur le terrain. les informations ou données collectées par les comités de veille sont transmises au secrétariat permanent, dirigé par une équipe de la société civile qui sera chargé du traitement et diffusion de l’information et de la validation des rapports et la facilitation pour la résolution des recommandations.
Le système d’alerte mis en place avec l’OSTER à travers ses organes (Secrétariat Permanent et Comité de Veille) a permis la mise en place de patrouille citoyenne composé de jeunes et de femmes membres des GPF de partciper à la surveillance des forets le jour et le soir laisser seulement les jeunes s’activer contre la coupe abusive du bois dans le Maracounda.
Niveau de coupe illicite de bois dans la forêt de Maracounda.
Cet engagement de la communauté a permis de prise des coupeurs mais qui ont été finalement laissé car l’enclavement de la zone rend très difficile les interventions du service des Eaux et Forêts. C’est pourquoi l’Observatoire Sur le Territoire (OSTER) demande au Ministre de l’Environnement d’équiper le service départemental des Eaux et Forêts en moyens logistiques (véhicules adaptés, moyens de surveillance comme les drones), moyens humains et un Infrastructure digne de ce service.
Il devient aujourd’hui impératif de travailler à accompagner les communautés dans le cadre de leur engagement dans la préservation des ressources naturelles surtout des forets.
Atlanticactu.com avec OSTER ZIGUINCHOR
Mame Penda SANÉ