« Je requiers 1 an de prison ferme contre Pape Khone Ndiaye pour escroquerie », avait fini de conclure le parquet à la suite d’un réquisitoire digne de la justice médiévale reprenant in extenso le pré réquisitoire du chef de la Sûreté Urbaine qui, en l’espèce, est allé au-delà de ses attributions d’officier de police judiciaire en concluant une enquête insipide et inodore.
Dans un procès fleuve où le Parquet comme le tribunal essayaient sans courage d’asseoir le crime de lèse-majestés commis par le journaliste Pape Ndiaye qui selon les termes de l’enquêteur de la Sûreté Urbaine, « aurait jeté le discrédit sur la justice ou plutôt sur d’honnêtes magistrats connus pour leur sens élevé…. ». Pourquoi sans courage, tout simplement parce qu’après avoir réussi à maintenir le chroniqueur dans les liens de la détention en usant du subterfuge fallacieux cité plus haut, il devenait dangereux de poursuivre Pape Ndiaye sur ce délit créé de toutes pièces.
Bref, ce pré réquisitoire appelé rapport d’enquête a fini par édifier les Sénégalais de la façon dont certaines décisions de justice sont influencées par les officiers de police judiciaire quand il s’agit d’un citoyen ordinaire très gênant ou d’un « citoyen protégé ». Hé oui, il n’y a aucun mystère que la justice est de plus en plus dite en fonction de la tête du client. Malheureusement, Pape Ndiaye fait du lot des pestiférés de la République, ceux-là qui empêchent de tourner en rond les bandits à col blanc. Ceux-là insensibles à la loi de « la Plomo ou la Plata » (Le plomb où l’argent), une phrase collée au Narco Pablo Escobar.
Et Dieu sait combien de dossiers lourds concernant les « citoyens protégés » dorment justement dans les tiroirs en attendant un signe du chef pour les brûler ou les utiliser. Une justice à la commande, comme le disent certains qui de par leur appartenance politique, en ont subi les rigueurs. Des mandats de dépôt ou mandat d’arrêt émis mais jamais exécutés, pour quelle raison ? Yallah rek khame….. des milliards envolés ou plutôt enfouis dans du béton et du fer ou dans des bolides rutilants qu »aucun juge ne veut voir mais, qui à en parler réveille le glaive penchant de la justice. N’oublions pas les abus des policiers et gendarmes qui s’ils « sont à la recherche de citoyens faisant l’objet d’accusations ou de poursuites pénales, il leur est très facile de les retrouver et de les arrêter. Parfois, ils peuvent, sur la base de simples convocations ou mandats de comparution, arrêter et conduire manu militari des citoyens devant les services de police judiciaire ou l’autorité judiciaire qui les a mandatés ».
Mais lorsqu’il s’agit de citoyens bénéficiant d’une certaine protection, les mêmes agents se montrent, curieusement, incapables de les retrouver et ils finissent par dresser un procès-verbal de recherche infructueuse.
L’essentiel n’est donc pas de décerner un mandat d’arrêt contre un justiciable. Encore faut-il attendre qu’il soit exécuté. Il est plus aisé pour les services de sécurité de retrouver et d’arrêter des citoyens « ordinaires » que les citoyens » protégés ». C’est ainsi qu’on parvient à soustraire à la justice certaines personnes qui bénéficient de soutiens puissants. Voilà une autre facette de cette justice à géométrie variable que dénoncent tous les jours des citoyens. Au regard de tels agissements, il est parfois difficile de ne pas leur donner raison
PAPE SANÉ