@Atlanticactu.com – On le savait colérique, violent même s’il se retenait de ne pas laisser paraître sa contrariété par rapport à certaines situations. Pour ce, il suffit d’évoquer l’histoire récente où à Fatick, en 2002, Macky avait forcé le bureau de vote sans carte d’identité. Récemment, lors de la dernière présidentielle, les images virales du geste brutal sur l’un hommes qui a eu le malheur de se trouver devant le candidat qui faisait son entrée à Fatick. Hier, en conférence de presse conjointe, il a laissé éclater (encore) sa colère sur un paisible citoyen, Boubacar Seye pour ne pas le nommer, pour avoir rendu public un rapport de l’U.E sur les financements de l’immigration clandestine.
Une colère que d’aucuns qualifient d’injuste et disproportionnée et, qui à la lumière des choses, permet de comprendre pourquoi, Monsieur Boubacar Seye a été arrêté, puis emprisonné. C’est parce qu’il aurait mis en colère le Président Macky Sall. C’est de l’abus !
La colère résulte d’une agression contre nos sentiments.
Nous sommes en colère, parce que quelqu’un s’est attaqué à notre honorabilité ou à l’honorabilité d’autrui.
Mais, l’honneur d’un Président ce n’est pas l’honneur de la personne qui incarne cette fonction, c’est l’honneur d’une nation. Le citoyen Boubacar Seye ne peut pas être coupable d’atteinte à la nation sénégalaise, puisqu’il en est une de ses constituantes : il est un fragment de notre nation.
J’ai toujours refusé de croire ceux qui évoquaient les nombreuses et supposées colères du Chef de l’état, mais, là, je suis forcé de me rendre à l’évidence, puisque sa sortie contre le Président de Horizons sans frontières est sans équivoque !
Certes, tout le monde peut se mettre en colère, car, c’est là une emotion humaine, une réaction involontaire et psychologique.
MACKY SALL à travers ses postures et surtout ses silences éloquents, a beaucoup oeuvré à déshumaniser la société sénégalaise dans laquelle , aujourd’hui la haine, la violence sont devenus les règles de conduites dans notre pays.
Des vies sont enlevées, des manifestants grièvement blessés, des opposants emprisonnés pour avoir commis le « délit d’ambition présidentielle », des pans entiers de notre société basée sur les vertus de JOOM, MOUGNE, KERSA, etc sont détruites sans état d’âmes par la conduite exécrable et attentatoire de certains qui incarnent l’Etat. A cela, s’ajoutent des leaders d’opinions et des activistes « exilés », tout cela pour assoir son pouvoir autoritaire tranquillement mais il oublie une chose lorsqu’il n’ y’a plus des leaders politiques ou d’opinions pour conduire la résistance populaire, le peuple se conduit tout seul.
Et cela Monsieur le Président, c’est ce qui nous a valu les émeutes généralisées qui ont ravi la vie à plus de dix jeunes, qui ont causé les blessures de plus de 500 manifestants. Ceux-là que vos sbires ont décidé d’identifier comme des forces obscures. Non, il n’en est rien car ceux-là sont l’écrasante majorité de ceux qui vous avaient porté au pouvoir et qui finalement, se sont rendus compte, qu’en vous laissant faire, ils devenaient de simples sujets.
Certes Il faut reconnaître une chose, les va-t-en guerre avides de prébendes et de privilèges feront tout pour vous enfoncer dans l’illusion comme la publication de ce funeste « mémorandum du gouvernement » accusant. Dites leur pendant qu’il est encore temps que personne n’a remporté la première manche d’une bataille quelconque mais, qu’autour de vous, les sénégalais doivent gagner la guerre.
Nous restons convaincus que les sénégalais neutralisés par la violence des émeutes et l’extrême pauvreté qui s’abatte sur eux depuis près de 10 ans finiront par braver encore les interdits, ils redescendront dans les rues du pays, un grand mouvement d’ensemble naîtra dans les prochains mois ou années si rien n’est fait.
La corruption endémique favorisée par la mauvaise gestion des biens publics, le manque d’espace de liberté et de dialogue,l’absence de respect des cadres corrompus envers le peuple déclenchera un sursaut national pour dégager le système de corruption et d’oppression orchestrée contre le vaillant peuple de 2012.
Pape Sané